Châssis et origine particuliers
La nouvelle Jaguar reprend le style des XJ6 initiales et conserve l’habitacle des XJ40. La ligne, dessinée par Geoff Lawson est plus fluide que celle de la XJ40, dans l’esprit des premières XJ6 (1968). Elle est la première Jaguar présentée après le rachat de la firme par Ford qui a injecté GB£ 300 millions pour moderniser l’outil de production avec la mise en place de robots Nissan pour fabriquer la caisse de la voiture.
Le travail sur la nouvelle XJ débute en 1991 sous la direction de Geoff Lawson qui revient à une face avant à double phares et une ligne plus fluide avec des ailes arrières redessinées recevant de nouveaux blocs feux arrières et un bouclier de la couleur de la caisse faisant le tour de la voiture. L’intérieur est en grande partie repris de la XJ40 avec de nouveaux sièges de forme plus arrondie, un tableau de bord sans boîte à gant pour loger l’airbag passager et un nouveau volant.
Ford développe un nouveau V8 pour la voiture qui n’est pas prêt lors du lancement. La X300 reprend donc les motorisations 6 cylindres en version 3,2 et 4 litres ainsi que le bloc V12.
La voiture est présentée en septembre 1994 et repose sur le soubassement de la XJ40.
Présentation au salon de Paris en octobre 1994.
Moteur :
Reprend le bloc 6 cylindres AJ6 en version 3,6 et 4,0 litres modifié pour devenir AJ 16, couvre culasses en alliage de magnésium-aluminium et nouveaux pistons.
Bloc entièrement en alliage léger positionné longitudinalement à l’avant, refroidi par eau.
Vilebrequin sur 7 paliers en fonte moulée nitrurée avec manetons reprenant les cotes de la XK (52,98mm).
Distribution par 2 arbres à cames en tête actionnés par chaîne et 4 soupapes par cylindre entraînées par poussoirs.
3 variantes :
3,2 l : 3239 cm3 (91×83) comprimé à 10,0 :1.
215 chevaux DIN à 5250 tours et 298 Nm à 4000 tours.
4,0 l : 3980 cm3 (91×102) comprimé à 10,0 :1.
246 chevaux DIN à 4750 tours et 392 Nm à 3650 tours.
V12 dans la version 6 litres :
Le moteur reprend les modifications de la version XJR-S de 1991 : 5994 cm3 par passage de la course de 70 à 78,5mm pour un alésage de 90mm, modification du système d’injection fréquentiel, vilebrequin en acier forgé, nouvelles chemises-pistons, nouvelle épure de cames pour augmenter le couple, nouveaux pots catalytiques à faible retenue, nouvelle gestion de l’alimentation et de l’allumage Nippon Denso, supports de moteur hydrauliques.
Moteur redessiné pour faire disparaître les connexions électroniques et les tubulures d’essence.
318 chevaux DIN@5400, 463 Nm@3750.
Les versions Daimler reçoivent un couvre-culasse siglé de la marque.
Transmission :
Les voitures 6 cylindres reçoivent une boîte de vitesses automatiques ZF 4HP22 (3,2 l) avec contrôles mécaniques ou 4HP24 (4 l) à 4 rapports à contrôle électronique et 2 modes (Normal et Sport). Une boîte de vitesses manuelle à 5 rapports Getrag 290 est aussi disponible sur la version XJR mais très peu montée (268 sur les 6547 XJR fabriquées), les clients préférant la transmission automatique GM 4L80E à 4 rapports qui équipe également les versions V12.
Contrôle électronique de la traction sur XJR (origine Ford Mondeo).
Châssis :
Ford influe directement sur la conception de la nouvelle Jaguar et utilise de nombreux éléments de sa banque d’organes (climatisation Nippon Denso…).
Empattement standard : 2,87m, disponible avec empattement rallongé à 2,995 m donnant plus d’espace aux places arrières.
Plusieurs niveaux de finition sont disponibles :
XJ6 : uniquement avec moteur 3,2l, intérieur cuir et climatisation en option.
Sovereign : disponible en 3,2 et 4 l, intérieur cuir avec réglage électrique du siège conducteur (3 positions mémorisables), cruise control, climatisation.
Grille de calandre, entourage de feux arrières, d’ouverture de malle, de pare-brise et de lunette arrière, de vitres latérales et de gouttières de toit chromés.
Daimler (Jaguar Vanden Plas sur certains marchés) : Reprend le niveau de finition Sovereign plus les rétroviseurs extérieurs chromés, la calandre et l’ouverture de malle Daimler, ainsi que des poignées de portes chromées.
Sièges chauffant, dégivrage de pare-brise, toit ouvrant, cruise control. Les Daimler ont des garnitures de portières en cuir, des tablettes dans les dossiers de sièges avant et des boiseries spéciales.
Sport : Nouveaux sièges, et suspensions durcies, nouvelles jantes et pneus 16″ (ces deux derniers disponibles en option sur la Sovereign).
Entourage de vitres noirs, badges sport sur les montants de custode et XJ Sport sur la malle.
La XJ12 (X305) se reconnait par un sigle V12 sur la malle arrière, les montants de porte et le tableau de bord côté passager. L’emblème Jaguar de la calandre est doré et les 2 rétroviseurs extérieurs chromés. Ordinateur de bord spécifique.
Pneus 225/55-16, jantes 8×16″ en alliage léger, suspensions sport.
La version Daimler Double Six reçoit une finition plus luxueuse, le marquage Daimler, des suspensions plus souples et des pneus 225-60×16 sur jantes 6×16″.
Freins : Disques à l’avant et à l’arrière, ventilés à l’avant, avec étriers double piston. Double circuit séparé avant/arrière. Antiblocage électronique Bosch sur les roues. Témoins d’usure des plaquettes, de baisse de fonctionnement du système antiblocage et de baisse de pression du système hydraulique.
Frein de stationnement sur les roues arrières à commande mécanique.
Direction : Crémaillère ZF assistée hydrauliquement, 2,8 tours de butée à butée.
Colonne de direction réglable, volant réglable en profondeur.
Evolution :
? : Lancement de la XJR : moteur 4 litres (3980 cm3 -91×102-) et suralimentation par compresseur Eaton M90 avec échangeur air/air. Taux de compression abaissé à 8,5 :1.
321 chevaux et 512 Nm.
La XJR (X306) dispose de pneus 17″ Pirelli PZero, de suspensions plus fermes et d’une garde au sol abaissée de 10mm.
Entourage de calandre et couvercle de malle de la couleur de la caisse, calandre grillagée, jantes alliage léger à 5 bâtons, badges XJR, gouttière de toit et entourages de vitres noir mat, 1888 kg (mesuré).
1996 : Présentation d’une série limitée Daimler Century Saloon pour célébrer le centenaire de la marque. Production 100 voitures 12 cylindres et 100 6 cylindres. La voiture reçoit toutes les options disponibles plus des jantes chromées, une peinture spéciale et des sièges arrières individuels à réglage électrique.
1996 : Jaguar présente un prototype Corsica pour célébrer le centenaire de la marque Daimler basé sur la Double Six à empattement réduit et carrosserie coupé 4 places. La voiture est présentée sans moteur dans différents salon et une petite série est envisagée puis abandonnée. Elle est conservée par le Jaguar Daimler Heritage Trust qui la rend fonctionnelle mais reste unique.
17/07/1997 : La dernière V12 sort des chaînes (XJ12 LWB verte immatriculée P60 SOV conservée par l’usine).
1997 : Nouvelle série X308 reprenant la caisse précédente avec clignotants avant ovales (rectangulaires), nouvelle prise d’air avant plus arrondie et feux antibrouillard redessinés. Nouveaux pare-chocs avant et arrière, feux arrières redessinés.
Nouveaux tableau de bord, garnitures de portes et console centrale.
Nouveau moteur AJ8 : Fabriqué dans l’usine Ford de Bridgend Plant. (G-B) par des ouvriers spécialement formés en utilisant des technologies et des robots de pointe. 8 cylindres en V ouvert à 90° entièrement en alliage léger en remplacement des moteurs 6 et 12 cylindres abandonnés. Il s’agit du premier V8 de la marque. Les premiers moteurs ont des chemises traitées au Nikasil, abandonné au profite de chemises en fonte car l’utilisation d’essence à haute teneur en sulfures réagit avec le traitement des parois entraînant des pannes.
Vilebrequin tourillonnant sur 5 paliers, bielles en métal forgé
Distribution par deux arbres à cames en tête usine en une seule pièce entraînés par chaîne, 4 soupapes par cylindre à admission variable. Tubulure d’admission renforcée par des injection plastique. Gestion intégrale de l’alimentation (injection directe) et de l’allumage par boîtier Bosch. Le moteur est disponible en plusieurs variantes :
3,2 litres : 3253 cm3 (86×70), taux de compression : 10,5 :1, 237 chevaux DIN à 6350 tours et 310 Nm à 4350 tours.
4,0 litres : 3996 cm (86×86), taux de compression : 10,5 :1, 284 chevaux DIN à 6100 tours et 375 Nm à 4500 tours.
4 litres compresseur développant 375 chevaux et couple de 525 Nm reprenant le moteur de la 4 litres sans admission variable et taux de compression ramené à 8,5 :1.
Les versions atmosphériques reçoivent une transmission automatique ZF 5HP24 à 5 rapports et la XJR un agrégat d’origine Mercedes 5GTronic W5A580 à 5 rapports.
Nouvelle suspension avant durcie et châssis renforcé. Suspensions adaptatives CATS disponible en option (série sur XJR).
Plusieurs niveaux de finition :
XJ8 : mieux équipée que les versions 6 cylindres avec intérieur cuir, climatisation, détecteur de pluie, cruise control, lecteur CD, aide au parking arrière. Jantes en alliage léger, rétroviseurs extérieurs et poignées de portes de la couleur de la caisse. Entourages de vitres latérales noir mat; calandre, entourage de pare-brise et lunette arrière, gouttière de toit, ouverture de malle chromés,
XJ8 3,2 litres Sport : même motorisation que la 3,2 litres, suspension durcie avec barre antiroulis arrière, jantes spécifiques ; entourage de pare-brise et de vitres latérales, gouttières de toit et et lunette arrière noirs, pneus plus larges, calandre à barres verticales gris métallisé et entourage de la couleur de la caisse, sièges sport et couleurs de garnitures différentes.
Sovereign : boiseries et cuir de meilleure qualité, suspensions plus souples. Entourage de vitres, calandre et ouverture de malle, et feux arrières chromés.
XJR : Suspensions sport, jantes et pneus de plus grosse section, finitions extérieurs comme la Sport avec calandre grillagée et embouts d’échappement agrandis.
Daimler (Vanden Plas dans certains pays) : suspensions adaptatives CATS plus souples, toutes options, calandre et ouverture de malle striés logotés Daimler. Les voitures sont disponibles en 4 litres atmosphérique ou compressé.
1998 : Sovereign LWB : empattement : 2,995m, longueur : 5,15m, hauteur 1,33m (+2 cm pour augmenter la garde au toit).
2000 : LWB : Essuie-glaces à déclenchement automatique, dégivrage du pare-brise, lecteur CD avec chargeur 6 disques, jantes 7×16.
? : XJR : option R1 : jantes BBS 18″, freins rainurés Brembo, suspensions revues. Limitateur de vitesse à 155mph.
2001 : Série limitée XJR 100 pour commémorer le centennaire de la naissance de sir William Lyons, fondateur de la firme. Uniquemment disponible en anthracite avec cuir charbon à passepoils rouges boiseries en érable moucheté, levier de vitesse Momo et volant cerclé de cuir. Jantes Montréal 19″ et disques rainurés Brembo repris de l’option R1. Production limitée à 100 exemplaires.
2002 : Série SE (Special Equipment) avec finition améliorée et aides au parking.