1984-1987 FERRARI 288 GTO

Ferrari décide d’appliquer son expérience de la Formule 1 à une version routière. La 288 GTO fait suite à cette nouvelle orientation et aussi à une demande de la clientèle pour une voiture exclusive et très sportive. La 288 GTO est destinée à courir en groupe B et la production est en conséquence fixée à 200 voitures dont 20 destinées à un usage en compétition.
Le développement sur piste est confié à l’essayeur et metteur au point maison : Dario Benuzzi.
Premier prototype roulant en septembre 1983 puis annonce de la mise en production en février 1984. 4 voitures de présérie sont réalisées, 2 détruites pour les crash tests et 1 démontée pour pièces.
Présentation officielle en 1984 à Genève (CH) en 2 exemplaires : 1 sur le stand Pininfarina et 1 sur le stand Ferrari. Commercialisation à la fin de l’été 1984, montage chez Scaglietti au rythme de 1 par jour.
La 288 GTO repose sur le soubassement de la 308 GTB avec un empattement raccourci de 11 cm, des ailes avant élargies et une caisse abaissée. Les boucliers avant et arrières sont plus massifs et la jupe arrière relevée, avec 4 fentes destinées à évacuer l’air chaud.

Moteur :
Moteur longitudinal et non plus transversal pour obtenir une symétrie des échappements permettant d’entraîner les 2 turbos et améliorer l’accessibilité à la mécanique. Cette disposition déjà utilisée sur les 208 Turbo de 1982 suralimentée par 2 turbocompresseurs KKK est retenue grâce à l’expérience en formule 1 et en Groupe C. Caches arbres à cames rouges.
Le bloc Tipo F 114B entièrement en alliage légerdérive de celui de la 308 avec mêmes culasses, vilebrequin et bielles mais nouveaux pistons.
Bas moteur avec vilebrequin en acier forgé et chemises en aluminium, lubrification par carter sec avec radiateur d’huile.
Distribution par deux arbres à cames en tête entraînés par courroie crantée et 4 soupapes en tête, en V, par cylindres (angle des soupapes 33°30).
Injection électronique Weber-Marelli et suralimentation par 2 turbos IHI horizontaux avec 2 échangeurs air/air Behr placés à l’arrière du moteur pour refroidir les gaz d’admission, pression 0,8 bar.
Allumage électronique Marelli.
Cylindrée ramenée à 2855 cm3 (2927 sur la 308 GTB) par diminution de l’alésage de 1mm (80×71) et taux de compression abaissé à 7,6 :1.

400 chevaux DIN à 7000 tours pour un couple de 50,6 Mkg obtenu à 3800 tours.

Transmission :
Nouveau carter de boîte de vitesses en aluminium et magnésium prévu pour recevoir une circulation d’huile extérieure avec radiateur. La boîte est positionnée en porte-à-faux arrière pour diminuer le centre de gravité.
Embrayage double disque Borg & Beck et absence de synchros sur les voitures destinées à la compétition.
Différentiel autobloquant à lamelles à 40% ZF.

Châssis :

Conception due à l’ingénieur Materassi et Angelo Bellei (responsable du bureau d’études).
Châssis tubulaire en acier à haute résistance et cellule centrale reprise de la 308 GTB avec avant et arrière différents et arceau incorporé. Le châssis est développé par Harry Posthlewaite, également responsable des châssis F1 de la firme, en utilisant des matériaux composites pour abaisser le poids (1160 kg au lieu de 1275 pour la 308 GTB). Il développe une structure tubulaire en acier haute résistance avec une cloison en Nomex/kevlar et un treillis arrière démontable. Empattement : 2,45m.


Caisse en polyester et kevlar, portes en acier et capots avant et arrière en aluminium. Nombreuses ouvertures pour extraire la chaleur : capot percé de 3 rangées d’ouvertures, jupe arrière avec 4 fentes horizontales, ailes arrières avec 3 extracteurs en biais (rappel des 250 GTO 1964) et écusson de la Scuderia sur les ailes avant. A l’origine, capot avant en kevlar avec 3 rangées d’ouverture (3,2kg), puis en aluminium, les ailes sont ourlées pour pouvoir monter des pneumatiques plus larges. La 288 GTO s’inspire aussi de la 308 B-T (Bi-Turbo) conçue par Carlo Facetti en 1980.


Suspensions indépendantes spécifiques avec triangles superposés, combinés ressorts/amortisseurs Koni et barre antiroulis à l’avant et à l’arrière.
Toutes les voitures sont en conduite à gauche et rouges (rosso corsa) avec garnitures intérieures noires.

Freins :
Freins à disques ventilés avec étriers en aluminium spéciaux conçus par Brembo pour Ferrari, à 4 pistons à l’avant et 2 à l’arrière.

Jantes démontables en aluminium en 3 parties fournies par Speedline avec fixation par écrou central., 8×16/10×16″ (av./arr.). Pneus 225-55×16/255-50×16 (av./arr.), monte d’origine : Goodyear NCT, Eagle VR50 ou Michelin MXX.

Direction :
Direction à crémaillère, 2,9 tours de butée à butée.

Evolution :
Du fait de la suppression des groupe B la voiture ne participera à aucune compétition.
1986 : Ferrari Engineering fabrique 5 ( ?) exemplaires 288 Evoluzione disposant de 600 chevaux avec une pression de suralimentation de 1,2 bars. La voiture est allégée mais ne courra jamais. Elle servira de base de développement à la F 40.