Châssis et origine particuliers.
La série Giulietta marque le vrai renouveau d’Alfa Romeo après guerre. Elle reste dans l’esprit de la 1900 avec une conception moderne mais moins élitiste que les Alfa Romeo précédentes. Les coûts de fabrication de la Giulietta sont également moins lourds que ceux de la 1900 et permettent à la firme de s’imposer sur le marché des voitures sportives de caractère de petite cylindrée. La gamme Giulietta est constituée par un coupé Sprint (750B), 2+2 places dessiné par Bertone présenté en même temps que la berline au Palais des Expositions de Turin (ITA) en avril 1954.
La version définitive du coupé avec vitres coulissantes est présentée au salon de Paris (FRA) en octobre 1954. Le coupé est le premier représentant d’une gamme de carrosseries complètes (berline, coupé, coupé sport, break).


Moteur :
4 cylindres en ligne entièrement en aluminium incliné de 80° sur la gauche dessiné par Giuseppe Busso (ex-Ferrari).
Vilebrequin sur 5 paliers, cylindres chemisés rapportées en fonte,
Refroidissement liquide par pompe et thermostat (7,5 l).
Lubrification sous pression, capacité du circuit : 5,5 l.
Distribution par 2 arbres à cames en tête entraînés par chaîne et chambres de combustion hémisphériques, soupapes en tête.
Alimentation par 1 carburateur double corps inversé Solex 35APAI-G avec pompe à essence mécanique. Allumage par bobine et distributeur.
1290 cm3 (74×75), taux de compression : 8,0 :1.
65 chevaux (berline 53 chevaux) à 6100 tours et 11,5 Mkg à 4000 tours.
Transmission :
Boîte de vitesses à 4 rapports, levier au volant.
Embrayage mono-disque à sec.
Châssis :
Coque en acier pressé avec carrosserie soudée. Le coupé est dessiné par Franco SCaglione pour Bertone qui fabrique également les caisses dans son usine de Grugliasco près de Turin (ITA). C’est Ghia qui fournit les garnitures intérieures et le circuit électrique, l’ensemble étant assemblé chez Alfa Romeo. Les premiers coupés de préproduction sont fabriqués manuellement car la demande est grande.

Suspension avant indépendante par triangles superposés avec ressorts hélicoïdaux coaxiaux et amortisseurs télescopiques avec barre antiroulis.
Suspension arrière par essieu rigide avec coquille de différentiel en alliage léger pour limiter les inerties, 2 jambes de force assurant le guidage longitudinal et un large triangle relié à la coque pour le maintien latéral, ressorts hélicoïdaux coaxiaux freinés par des amortisseurs télescopiques.
Freins :
Tambours ailetés (thermo-ventilés) à l’avant et à l’arrière, à 3 segments à l’avant, 2 à l’arrière. Commande hydraulique.
Pneus 155×15 Pirelli Cinturato.
Direction :
Vis et galet relié au porte-moyeux par barres articulées.
Evolution :
09/1955 : Présentation de la version spider (750D) au Salon de Francfort, en même temps que la berline restylée. Le Spider reçoit les mêmes caractéristiques mécaniques que le coupé Sprint avec un dessin dû à Pinin Farina reposant sur un châssis raccourci de 2,38 à 2,25m.

1956 : Présentation de la version Sprint Veloce (750 E) et spider (750F) : moteur à deux carburateurs Weber double corps horizontaux 40 DCOE avec starter et dispositif d’enrichissement, pompe à essence électrique, 80 chevaux DIN à 6500 tours et 11 Mkg à 4500 tours, taux de compression augmenté, nouveaux pistons et arbres à cames revus, boîte à air en magnésium avec tubulure redessinée et nouveau filtre à air. Les moteurs sont préparés chez Conrero.
Capacité du réservoir d’huile portée à 7 litres et du réservoir d’essence à 90 litres imposant des modifications au niveau du plancher arrière et de la commande de frein à main. Ouvrants en aluminium (portes, capot et coffre) de même que les pare-chocs, les entourages de phares et la calandre, vitres latérales en plexiglas permettant de gagner 70 kg (830 kg). Armature de sièges avant allégés, garnitures de portières simplifiées, disparition des sièges arrières.

La Sprint Veloce est disponible en version Alleggerita avec ouvrants en aluminium, pas de vitres descendantes, portières évidées, pas de banquette arrière et insonorisation simplifiée. Compte-tours avec zone rouge à 6600. Réservoir agrandi à 95 litres nécessitant une modification du câble de frein à main.
Carter d’huile et tubulure d’admission en magnésium.



Zagato propose une petite série de Sprint Veloce avec carrosserie spécifique. La Sprint Zagato est développée à l’initiative de Dore Leto di Priolo, pilote amateur qui a accidenté sa Giulietta SV lors des Mille Miglia 1956. Il confie la reconstruction de la voiture à Zagato qui crée une nouvelle carrosserie plus étroite, plus basse et allégée de 150 kg par rapport au coupé de série. La SZ utilise le même moteur que la Giulietta mais sa vitesse augmente de 10 km/h grâce à l’allègement et au meilleur profilage. La voiture fait ses débuts en course le 02/09/1956 à la Coppa Intereuropa à Monza, pilotée par Dore Leto di Priolo et remporte la victoire en classe 1300, devant tous les coupés Sprint Veloce inscrits, amenant de nombreux pilotes à passer commande à Zagato. Toutes ces voitures diffèrent entre elles jusqu’à l’apparition du modèle de production élaboré avec le bureau de recherches Alfa Romeo et essayé intensivement par Consalvo Sanesi et Guido Moroni. Les tôliers partent de la plate-forme du spider sur laquelle ils confectionnent les bas de caisse et la structure supportant les portes ainsi que celle de l’habitacle encadrant les surfaces vitrées. Ce bâti est complété par des tubes d’acier qui reçoivent les panneaux faits de tôles d’aluminium formées à la main. Chaque carrosserie représente 300 heures de travail et permet de respecter les vœux particuliers de la clientèle.


1957 : Salon de Turin (ITA) : Présentation de la Giulietta Sprint Speciale (type 101.20), carrosserie Bertone (Franco Scaglione) à l’autodrome de Monza. Scaglione s’inspire de son projet BAT pour dessiner la Sprint Speciale qui est moins radicale que le prototype.
Nouvelle carrosserie mieux profilée avec pare-brise et lunette arrière très inclinées, porte-à-faux en avant des roues et arrière cunéiforme et tronqué pour limiter les turbulences aérodynamiques recevant le réservoir d’essence de 85 l placé dans le coffre. Le prototype du salon de Turin n’a pas la calandre traditionnelle Alfa-Romeo ni de pare-chocs. La SS est voulue par la direction Alfa-Romeo (Giuseppe Busso et Orazio Satta) pour proposer une alternative à la SZ. Les premières voitures reçoivent une caisse aluminium, abandonnée pour une carrosserie en acier avec ouvrants alu.
La SS repose sur le châssis raccourci du spider et utilise le bloc 1300 dans sa version Sprint disposant de 100 chevaux DIN à 6500 tours et 11,5 Mkg à 4500 tours, grâce à un rapport volumétrique porté à 9,5 :1, des pistons plus bombés, un diagramme de distribution plus pointu, un échappement libéré et une alimentation par 2 carburateurs double corps Weber 40 DCOE3.
9/1958 : Le levier de vitesses passe du volant au plancher.
Fin 1958 : Mise en fabrication de la Giulia Sprint Speciale avec pare-chocs et calandre complète Alfa-Romeo, éléments de carrosserie en aluminium, 860 kg.
1959 : 2e série, moustaches de pare-choc plus épaisses, finition améliorée. Nouveaux feux avant et arrière, répétiteurs de clignotants latéraux sur la partie avant des ailes.




Rapports de boîte : I. : 3,313 :1 ; II. : 1,959 :1 ; III. : 1,354 :1 ; IV. : 1,00 :1 ; ARR. : 3,365 :1 ; Rapport de pont : 4,55 :1.
Nouvelles appellations internes : Sprint : Type 101.02, Sprint Veloce : Type 101.03, Spider Veloce : Type 101.07.
La Sprint développe 80 chevaux DIN et la Veloce 90, elle perd ses ouvrants en aluminium pour de l’acier.
3/3/1960 : Présentation de la Sprint Zagato fabriqué en collaboration avec Alfa Romeo (Type 101.26) au salon de Genève (CH). Carrosserie Zagato ovoïde en aluminium, vitres latérales en plexiglas, intérieur plus spartiate, 100 chevaux DIN à 6500 tours, 11,5 Mkg à 4000 tours, taux de compression 9,5 :1, pistons plus bombés, diagramme de distribution plus pointu, 2 carburateurs double corps Weber 40 DCOE, pompe à essence électrique.

Boîte de vitesses à 5 rapports de la 2000 ; rapports de boîte : I. : 3,258 :1 ; II. : 1,985 :1 ; III. : 1,357 :1 ; IV. : 1,0 :1 ; V. : 0,854 :1 ; ARR. : 3,252 :1. Rapport de pont : 4,555 :1.
Châssis raccourci de la Sprint Speciale de 2,25m.
1961 : La 100.000e Giulietta sort des chaînes de production.
Présentation de la Sprint Zagato 2e série sur le circuit de Monza. Arrière tronqué dans le style des Maserati 151 et Cobra Daytona, reprenant les cocnlusions des études de Kamm. Voiture plus longue de 8cm et moins large de 2, abaissée de 5cm, mais plus lourde de 15 kg (785kg).



Freins à disques à l’avant. Caractéristiques mécaniques inchangées mais préparations par Virgilio Conrero permettent de disposer de 130 chevaux DIN à 7500 tours par pistons Borgo étudiés par Conrero, taux de compression monté à 10 :1 et équilibrage poussé des équipements mobiles.
1962 : Les coupés et cabriolets reçoivent le bloc 1,6 litres de la Giulia : 1570 cm3 (78×82) comprimé à 9 :1, alimenté par un carburateur double corps Solex 32 PAA/5 développant 92 chevaux DIN à 6200 tours.
Boîte de vitesses à 5 rapports synchronisés.
Bossage de capot.
Participation en course.
Principalement par les Sprint Zagato.
1958 : Coupe des Alpes : 1er Gl : Consten-De Lageneste, (SZ).
Marathon de la Route : 1er Gl : Hubert-Consten (SZ).
1960 : Coupe des Alpes : 1er Gl, De Lageneste-Greder (SZ).
Oil Rallye : 1er Gl, De Lageneste-Greder (SZ).
Caltex Cup : 1er Gl, « Mandrake » (SZ).
GP Spa : 1er Cl, Leto di Priolo (SZ).
Intereuropa Coppa, Monza : 1er Cl, Leto di Priolo (SZ).
Tour de France Automobile : 1er Cl, De Lageneste-Greder.
Tour de Corse : 2e Gl, Rolland-Augias, N°113.
Championne d’Italie de sa classe, Pedretti (SZ).
1961 : 6 H de Monza : 1er Gl, Sala-Ziffredi (SZ).
4 H de Pescara : 1er Cl, Elio Zagato (SZ).
6 H de Dakat : 1er Cl, Leto di Priolo (SZ).
Targa Florio : 1er Cl, Rosinsky-Consten.
1962 : 3 H Daytona: 1er Cl, Kolb (SZ)
12 H Sebring: 1er Cl, Durant-Swanson (SZ).
Targa Florio : 1er Cl, Coco-Arena (SZ).
GP GT Monza : 1er Cl, Carlo Facetti (SZ).
1000 km Nürburgring : 1er Cl, Moser-Bender (SZ).
1er Championnat Italie dans sa classe, Facetti (SZ).
1963 : Coupe des Alpes : 1er Gl, Rolland-Augias (SZ).
Targa Florio : 1er Cl, Calascibatta (SZ).
GP GT Monza : 1er Cl, Carlo Facetti (SZ).
Critérium Jean Behra: 1er Cl, Rolland-Augias (SZ).
Tour de France Automobile : 1er Cl, Krauth-Imberty (SZ).
24 Heures du Mans : 3 voitures avec moteur 1570, 145 ch DIN, Sala-Rossi, Biscaldi-« Kim » (Pedretti), Foitek-Schaeffer, ab. pour les 3 (mécanique).