Châssis et origine particuliers
Pierre Boulanger (Président de Citroen) lance le projet VGD (Voiture à Grande Diffusion) et charge André Lefebvre de sa conception avec Flaminio Bertoni responsable de la ligne de la voiture. Walter Becchia (motoriste, ex-Talbot) devient responsable de la création d’un moteur. La suspension envisagée comporte tout d’abord de longues barres de torsion longitudinales puis on passe à l’étude d’une suspension hydraulique par Paul Magès.
André Lefebvre définit un centre de gravité très bas, une structure légère avec prépondérance des masses sur l’avant, des formes aérodynamiques efficaces et originales et des voies avant/arrière différentes (cf. Voisin du GP de Tours 1923).
Becchia travaille sur un 6 cylindres opposé à plat d’abord refroidi par eau puis par turbine à air (ressemblant au futur flat six Porsche). 2 versions sont réalisées, 1 refroidie par air, l’autre par eau. Ces moteurs encombrants doivent être placés en avant de l’essieu, en porte-à-faux, imposant un dessin peu esthétique du capot avant. On étudie en parallèle différentes transmissions à 4 ou 5 vitesses ainsi que le système de transmission aux roues.
Pierre Boulanger se tue au volant d’un prototype Traction Avant et Robert Puiseux devient le nouveau président en 1950. Un problème de temps et la pression de la presse (Citroên est incapable de sortir un nouveau modèle) entraînent la décision de lancer la voiture avec le moteur de la Traction, sous l’appellation DS.
La carrosserie provisoire est finalisée en 1951 et on expérimente la suspension hydraulique réalisée par M. Magès. André Lefebvre supervise le tout. L’étude d’une autre suspension à longues barres de torsion très souples est finalement abandonnée.
Le moteur 6 cylindres à air est abandonné entre 1952 et 1954, le niveau sonore est trop élevé et le 1800 cm3 refroidi par eau pas assez performant. La ligne de la voiture est confiée à Bertoni qui constate en 1954 qu’elle ressemble trop à la Hotchkiss-Grégoire qui n’a pas connu de succès en production malgré ses qualités aérodynamiques. Il reprend des études de carrosserie et la forme est enfin figée en mai 1955.
Le moteur retenu est le 4 cylindres de la Traction Avant amélioré, ceci nécessitant une trappe spéciale pour découvrir la 4e bougie car le moteur pénètre trop sous le tableau de bord, implantation de la roue de secours à l’avant. Moteur 64 chevaux (56 sur la Traction).
Présentation officielle au Salon de Paris (FRA) en octobre 1955 (749 commandes prises en 45 minutes).
Un cabriolet usine fabriqué par Chapron est disponible sur la base du break avec deux supports de crics latéraux (1 seul sur la berline).
Moteur :
Dérivé de la Traction Avant et revu par Maurice Sainturat (concepteur de ce groupe). Positionné très en arrière (4e bougie inaccessible par le capot, il faut y accéder par l’auvent).
4 cylindres en ligne, bloc en fonte, cylindres chemisés, nouvelle culasse à chambres de combustion hémisphériques en aluminium reprise de la 11 à soupapes croisées.
Vilebrequin sur 3 paliers.
Lubrification sous pression, capacité 4 litres.
Refroidissement liquide. L’air de refroidissement du capot moteur est canalisé par la roue de secours vers le radiateur. Contenance 11 litres.
Distribution par 1 arbre à cames latéral entraîné par chaîne et soupapes en tête, en V, actionnées par tiges et culbuteurs.
Alimentation par 1 carburateur double corps inversé Weber 24/30 DCLC à registre avec pompe à essence mécanique.
Allumage par allumeur à 2 rupteurs sans distributeur et 2 bobines. Alimentation par batterie 6 volts.
1911 cm3 (100×78) pour un taux de compression de 7,5 :1.
75 chevaux SAE à 4500 tours, 14 Mkg à 3000 tours.
Transmission :
Boîte de vitesses à 4 rapports avec 1ère non synchronisée positionnée à l’avant du moteur, en porte-à-faux. Transmission aux roues avant. Embrayage mono-disque à sec automatique avec énergie hydraulique fournie par la centrale de suspension et passage automatique des rapports.
Rapports de boîte : I. : 3,55 :1 ; II. : 1,89 :1 ; III. : 1,23 :1 ; IV. : 0,85 :1 ; ARR. : 3,80 :1.
Rapport de pont : 3,89 :1.
Châssis :
Structure caissonnée avec soubassement soudé.
Ligne futuriste avec avant sans calandre, grandes surfaces vitrées avec glaces sans encadrements et montants de pare-brise très minces, clignotants arrières sur le toit. Roues arrières carénées et voies avant/arrières différentes, lunette arrière inclinée dans le prolongement du coffre, prises d’air cachées sous la voiture. Capot avant en aluminium pour alléger la voiture au maximum. Citroên propose des couleurs nouvelles pour la carrosserie (vert pomme, crème vanille à toit aubergine) et l’intérieur (bleu de France, caramel, vert salade).
Tableau de bord futuriste avec volant monobranche et aérateurs latéraux.
Cabriolet sur base de la DS break avec carrosserie en tôle sauf le coffre arrière en polyester. Finition Pallas réalisée par Chapron qui appose sa plaque sur les seuils de portières et monte des sièges et des garnitures en cuir. Chapron réalise aussi les capotes électriques qui se rangent dans le compartiment derrière les sièges arrières.
Suspensions hydropneumatiques avec centrale hydraulique placée près du radiateur. Le système permet un niveau constant quelle que soit la charge. Chaque roue est portée par un bras formant levier relié à une sphère remplie d’huile minérale. Les 4 bras sont reliés à un réservoir central mais fonctionnent indépendamment les uns des autres. Le système est complété par un correcteur d’assiette. La centrale hydraulique assure les charges de la suspension, du freinage, de la commande de la boîte de vitesses, de l’embrayage, de la direction assistée et de la variation de la garde au sol.
Roues indépendantes à l’avant et à l’arrière avec bras poussés à l’avant et tirés à l’arrière, barre de torsion antiroulis.
Freins :
Disques à l’avant accolés à la boîte de vitesses et tambours à l’arrière. Assistance fournie par l’énergie hydraulique de la centrale de suspension, double circuit.
Pneus 165×400/155×400 (av./arr.).
Direction :
Crémaillère avec assistance fournie par l’énergie hydraulique de la centrale de la suspension.
Rayon de braquage : 5,80m.
Evolution :
2/1956 : Commande manuelle de hauteur permettant de faire varier la garde au sol positionnée à gauche sous le tableau de bord.
4/1956 : Ralenti accéléré pour améliorer la souplesse de conduite à faible vitesse.
1956 : Présentation de la ID à boîte de vitesses mécanique, freins et direction non assistés. Disponible en version Normale et Luxe avec moteur 66 chevaux.
9/1956 : Entraînement de la pompe haute pression par poulie à 2 gorges (1 seule gorge).
DS 75 chevaux.
? : Présentation de l’ID Confort avec finition DS et moteur 66 chevaux.
1957 : Remplacement de l’échappement central par 2 tubes.
Glaces de portières avant basculantes en haut de course pour renforcer l’étanchéité de la voiture. Lunette arrière en plexiglas plus transparent dans le temps que la matière plastique utilisée.
1958 : Sièges garnis de tissu Helanca (exclusivité Citroên). Mise à l’atmosphère du réservoir avec capacité.
9/1958 : 2 gicleurs de lave-glace au lieu d’un fixés sur le capot, miroir fixé sur le pare-soleil et non plus dans la boîte à gants.
5/1959 : Montre électrique Jaeger fixée au tableau de bord en remplacement de la montre mécanique fixée au cendrier (fonctionnement aléatoire).
Présentation du coupé Paris et du cabriolet Croisette par Henri Chapron.
9/1959 : Grilles d’aération sur les ailes avant pour refroidir la centrale hydraulique basse pression.
Culasse à tubulure d’admission incorporée, allumage modifié de type ID par allumeur classique avec 1 seule bobine.
Présentation du cabriolet Le Caddy par Chapron avec nouveau dessin des ailes arrières par rapport au cabriolet Croisette.

1960 : Allongement des ailes arrières avec catadioptres encastrés, partie inférieure de l’aile creuse pour loger l’extrémité des pare-chocs, volant gainé noir (blanc à l’origine). Insonorisation améliorée par Blackson recouvrant certains panneaux intérieurs.
Nouvelle commande d’embrayage par régulateur centrifuge en remplacement de la pompe basse pression avec piston de diamètre 38. Facilite la progressivité au démarrage et meilleur désaccouplement au freinage.
Installation électrique 12 volts-40A/h et dynamo 300 watts.
Présentation du cabriolet usine réalisé par Chapron et disponible en version DS ou ID. Le cabriolet est fabriqué sur le châssis du break ID.

Cabriolet Le Caddy par Chapron avec portes allongées.




Présentation du Coupé Concorde sur la base du coupé Le Dandy avec habitacle agrandi et garde au toit augmentée dans sa partie arrière.
3/1961 : Moteur 83 chevaux SAE à 4500 tours, 14,5 Mkg à 3500 tours, alimentation par 1 carburateur double corps Weber de 24/32 en place du 24/30, pistons bombés permettant de porter le taux de compression à 8,5 :1. Damper en bout de vilebrequin pour réduire les vibrations à haut régime. Rapport de pont allongé pour diminuer le régime de rotation.


Nouveau tableau de bord sur la DS.

Nouveau système de freinage sur l ‘ID.
Disparition de l’ID normale.
Réglage de l’inclinaison des dossiers par manette manoeuvrable en route, poignée de porte de coffre permettant d’ouvrir celui-ci plus facilement d’une seule main. Moteur d’essuie-glaces plus puissant et balais renforcés. Circuits de freinage avant et arrières alimentés par les circuits de suspension.
Présentation d’un coupé 2+2 Le Dandy carrossé par Chapron, bas de caisse en aluminium, joncs chromés le long des bas de caisse et des phares à poignée de porte, enjoliveurs de roues Robergel.
9/1961 : Nouvelle planche de bord avec emplacement prévu pour poste radio. Essuie-glace à retour automatique à zéro. Rétroviseur 2 positions jour-nuit de plus grandes dimensions. Désembuage des glaces latérales. Allume-cigare.

1962 : Nouvel avant avec carénage inférieur redessiné pour réduire les turbulences. Nouveau dessin de pare-chocs avec 2 butées en caoutchouc. Disparition des grilles d’aération sur les ailes avant. Nouvelle ventilation des freins à disques par goulottes prélevant l’air sous le carénage. Nouvelle climatisation, ventilation et chauffage efficaces à l’arrêt, air prélevé par ouïes ouvertes sous les phares.

10/1962 : Ceintures de sécurité en option.
Printemps 1963 : Amortisseurs modifiés pour améliorer le confort.
1963 : Cabriolet « Palm Beach » sur base DS 19, carrosserie Chapron, 2e vitre de custode et arrière de DS
Coupé Le Dandy sur base DS 19, carrosserie Chapron.
Coupé Concorde, carrosserie Chapron


1964 : Présentation des coupés Le Dandy et Concorde, et du cabriolet Palm Beach 2e série avec arrière redessiné comportant des ailerons.


Coupé Le Dandy 2e série :

Coupé Concorde 2e série :









3/1964 : Avertisseur optique avec commande combinée à celle de l’indicateur de changement de direction.
4/1964 : Ceintures de sécurité à 3 points d’ancrage à toutes les places disponibles en option.
9/1964 : Essuie-glace à balayage parallèle à 2 vitesses. Nouveau liquide de suspension LHS2 incolore et non plus rouge.
10/1964 : Nouveaux pneus Michelin XAS asymétriques.
Indicateur de température d’eau en série.
Présentation de la berline Chapron « Majesty » au Salon de Paris (FRA) à arrière anguleux et avant profilé, toit plus rectiligne et rehaussé permettant d’augmenter la garde au toit.

10/1965 : Sortie de la DS21, commande de phares dynamique, amortisseurs renforcés.

Nouveau moteur, 2175 cm3 (90×85,5), taux de compression : 8,75 :1, 109 chevaux SAE à 5500 tours et 17,7 Mkg à 3000 tours. Alimentation par 1 carburateur Solex. Vilebrequin sur 5 paliers.

Nouvelle boîte de vitesses à 4 rapports synchronisés et nouveau correcteur de ré-embrayage améliorant la progressivité. Bloc de freinage à pistons opposés, frein principal et frein de parking séparés, plaquettes de frein avec fil noyé dans la garniture relié à une lampe témoin d’usure placée au tableau de bord (1ère mondiale).
La DS 19 devient 19A, bas moteur de la 21, 1985 cm3 (86×85,5), taux de compression : 8,75 :1, vilebrequin sur 5 paliers, 90 chevaux SAE à 5250 tours, 15,2 Mkg à 3500 tours.
Nouveaux pneus à carcasses radiales conçus par Michelin, XAS en dimensions métriques, 180×380/155×380, sur des jantes en tôle 5 trous en place de l’écrou central
L’ID et la DS19 ne sont plus disponibles en cabriolet.
Présentation du coupé « Concorde » par Henri Chapron sur base de DS19 et de la berline Majesty
4/1966 : Antivol simplex en option.
1967 : Nouveau liquide hydraulique, LHM vert, stabilité augmentée et résistant jusqu’à 300°C, moins corrosif, remplace le liquide rouge.
Sièges avant réglables en hauteur disponibles en option.
7/1967 : Alternateur 250 watts en place de la dynamo, batterie 12V-40 A/h
Assistance de direction plus précise.
9/1967 Salon de Paris (FRA), modèles 1968 : Phares avant carénés avec phares additionnels directionnels commandés par la direction et éclairant le virage avant de l’avoir atteint. Série sur Pallas et Cabriolet usine et option sur autres modèles.

1967 : Cabriolet Palm Beach par Chapron 3e série avec projecteurs orientables placés sous globe.
1968 : Présentation de la DS 20 avec moteur 1985 cm3 (86×85,5), 103 chevaux.
DS 21 avec moteur 115 chevaux.
Arrêt de la DS 19.
Arrêt du cabriolet Le Caddy par Chapron.
1969 : Présentation de la DS 21 Injection électronique : injection électronique Bosch, 139 chevaux.


Nouveau tableau de bord à 3 cadrans.
La berline Majesty de Chapron bénéficie des mêmes améliorations.


Chapron produit également la berline « Lorraine » (20 exemplaires en 1969), et une voiture présidentielle à séparation intérieure vitrée, couleur choisie par Mme de Gaulle, pour remplacer la 15 CV spéciale carrossée par Franay. Longueur 6,55m, largeur 2,13m, 2260 kg, immatriculation 1 PR 75
1971 : Boîte de vitesses à 5 rapports.
Poignées de portes en relief remplacées par des modèles affleurant.
DS21 injection : 139 chevaux, DS21 : 115 chevaux.
Le cabriolet usine est abandonné. La fabrication est confiée à Chapron, longerons avec un seul support de cric.
1972 : Remplacement de la DS 21 par la 23, moteur 2347 cm3 (93,5×85,5), 141 chevaux avec injection électronique, 115 chevaux avec carburateurs.

1973 : Pare-brise triplex.
01/09/1974 : Présentation de la la CX.
06/1975 : La dernière DS sort des chaînes (23 Pallas).