1970-1977 TRIUMPH STAG

La Stag est développée à partir d’un prototype présenté par Michelotti en 1964. Il s’agit d’un cabriolet spacieux et luxueux basé sur la plate-forme de la berline 2000. L’esthétique rappelle celle de la berline qui fournit aussi son moteur et ses trains roulants.


Le prototype plait à Harry Webster, ingénieur en chef de Triumph qui le fait rapatrier de Turin à Canley (G-B) pour le présenter au conseil d’administration de la marque. En 1966 le principe d’une production en petite série est retenu, la voiture prend d’abord l’appellation TR6, puis Stag (qui est en fait son nom de code). Lancement officiel fixé au 1er trimestre 1968.
Les fusions successives de Triumph avec le groupe Leyland (1966), puis de Leyland avec la BMC (1968) ainsi que le départ de Webster pour Austin vont ralentir la sortie du modèle. C’est Spen King (ex-Rover) qui reprend la direction de Triumph.
La voiture projetée est finalement dotée d’une mécanique V8 2,5 litres à injection directe inédite dérivée d’un 4 cylindres développé pour le compte de Saab par Harry Webster. Le projet est tout d’abord gelé et c’est le 6 cylindres 2,5 litres dérivé du 2 litres et prévu pour la TR5 et la berline 2,5l PI qui est retenu. Spen King impose finalement le V8 dont l’étude est réactivée avec abandon de l’injection au profit d’une alimentation par carburateurs et une cylindrée portée à 3 litres.
Triumph demande à Michelotti d’étudier un toit métallique capable de transformer le cabriolet en coupé dans l’esprit des Mercedes SL. La voiture finale se rapproche beaucoup des berlines 2000 et 2,5 PI MK2 ce qui permet d’utiliser certains accessoires communs (calandre, clignotants, feux…).
La ligne évolue avec le montage d’arceaux de sécurité servant de renforts structurels pour satisfaire aux normes US. Cet arceau très épais est greffé sur la coque et prolongé par un bras de renfort jusqu’au pare-brise dans le style des T-Tops US.
Michelotti fabrique aussi un prototype de coupé à la demande de l’usine, qui ne connaîtra pas de suite. Il travaille sur son prototype 6105 KV mais le résultat ne donne pas satisfaction et l’usine lui demande alors de lui soumettre plusieurs projets. Un châssis est livré début 1969 pour être carrossé avec le dessin retenu et le prototype retourne alors à l’usine de Canley pour étudier la faisabilité. 2 autres voitures sont réalisées, toujours avec caisse acier, par le département Engineering en avril 1970 (X 790 et X 79 -en fait X790 modifié-). Un prototype définitif (X 815) voit le jour qui est présenté au board de British Leyland qui le rejette, préférant le projet Jaguar XJ-S. L’usine décide néanmoins de conserver le projet le plus avancé (X 815) et d’en développer une voiture pleinement fonctionnelle, les autres prototypes étant détruits.


Présentation en juin 1970 mais les livraisons tardent du fait d’une mauvaise organisation du processus de production : les éléments de carrosserie sont fabriqués chez Karmann en Allemagne, expédiés à Speke dans le Merseyside ou se situe la nouvelle usine Triumph puis à Canley pour assemblage final.

Moteur :
8 cylindres en V, en fait 2 4 cylindres Slant 4 étudié pour le compte de Saab avec carter commun. Bloc en fonte et culasses en aluminium.
Refroidissemnent liquide avec pompe à eau entraînée par pignon placée sur le sommet du bloc, ce qui entraînera des problèmes de refroidissement.
Distribution par un arbre à cames en tête par banc de cylindres entraînés par chaîne simplex et soupapes en tête.
Alimentation par 2 carburateurs Zenith-Stromberg 175CDSE.
2997 cm3 (86×64,5), taux de compression : 8,8 :1.
145 chevaux DIN à 5500 tours, 23,5 Mkg à 3500 tours.

Transmission :
Boîte de vitesses manuelle à 4 rapports dérivée des TR4-5-6 avec rapport de 1ère vitesse allongé et remplacement des coussinets en bronze par des roulements à aiguille.
Embrayage monodisque à sec.
Boîte de vitesses automatique Borg-Warner Type 35 à 3 rapports avec convertisseur de couple hydraulique disponible en option.

Châssis :
Structure monocoque en acier, carrosserie dessinée par Michelotti qui se base sur la Triumph 2000 qu’il raccourcit pour définir la ligne de la Stag.
La Stag est un coupé 2+2 avec un arceau de sécurité dans le style des Porsche Targa renforcé par une barre allant de l’arceau vers le pare-brise. Les premiers exemplaires disposent d’une capote souple avec vitre de custode arrière, la voiture est disponible avec capote souple, hardtop ou les 2.


Suspensions avant par roues indépendantes, système Mc Pherson avec bras obliques, amortisseurs télescopiques et ressorts hélicoïdaux.
Suspension arrière par roues indépendantes avec essieu brisé, amortisseurs télescopiques, ressorts hélicoïdaux.
La voiture cherche à concurrencer les Mercedes SL et bénéficie donc d’équipements haut de gamme de série, vitres électriques, direction assistée, livrée avec une capote souple et un hardtop.

Freins:
Disques à l’avant et tambours à l’arrière. Commande hydraulique avec double circuit.
Jantes en tôle Rostyle, fixation par 4 boulons + 1 factice.

Direction :
Crémaillère, assistée.

Evolution :
1972 : Abandon de la vitre de custode arrière sur la capote.
Refroidissement amélioré.
2/1973 : Présentation de la version MK II (appellation apocryphe) : Bas de caisse et panneau arrière traités en noir, nouvelles jantes, 2 bandes décoratives latérales, script Stag noir (gris) sur le bandeau arrière, embouts d’échappement chromés, pare-brise en verre feuilleté
Hardtop métallique démontable de série avec éclairage intérieur sur la barre du T en place des 2 éléments montés sur les montants; nouvelles garnitures de sièges ; volant plus petit garni de cuir ; plus de liseuse sur la boîte à gant; témoin de bouclage de ceintures de sécurité, allume-cigare.


Taux de compression augmenté.
Overdrive Laycock sur 3e et 4e rapport de série (option) Laycock de Normanville Type J.
Fin 1975 : Jantes en alliage léger de série ; bas de caisses de la couleur de la carrosserie avec bandeau inox, panneau arrière de la couleur de la caisse.
Nouvelle boîte de vitesses automatique Borg-Warner BW65 avec arbre de transmission plus court.


Projet de break de chasse abandonné.
6/1977 : Arrêt de production.