1936-1940 BMW 328

Franz Joseph Popp, le PDG de BMW veut produire un modèle sportif dans la catégorie 2 litres et confie cette tâche à Fritz Fielder, l’ingénieur en chef de la firme.

Moteur :
Reprend le bloc 6 cylindres de la 327 positionné longitudinalement à l’avant, derrière l’axe des roues.
Moteur en fonte avec culasse en aluminium et blocs cylindres amovibles, vilebrequin sur 4 paliers.
Nouvelle culasse en aluminium dessinée par Rudolf Schleicher et distribution revue. La 328 conserve l’arbre à cames latéral pour des raisons de coûte de fabrication mais reçoit deux bancs de culbuteurs, un pour l’admission et un pour l’échappement, de longueurs inégales avec un système de renvoi inédit pour transmettre le mouvement aux soupapes. Les soupapes froment un V à 90° et sont entraînées par des poussoirs horizontaux, les chambres de combustion sont hémisphériques. la culasse est coiffée de deux cache-culbuteurs séparés donnant un aspect de double arbre.
Ce dispositif étudié par le département aviation est déjà utilisé sur la moto R37 depuis 1924.
Refroidissement par circulation forcée avec lubrification par carter humide et radiateur d’huile, sans filtre dans le circuit.
Allumage par bobine et distributeur Bosch à double rupteur, ordre d’allumage 1-5-3-6-2-4
Alimentation par 3 carburateurs Solex inversés 30 JF placés au sommet de la culasse entre les rampes de culbuteurs pour améliorer les passages de gaz ce qui entraîne des problèmes d’accès aux bougies nécessitant la conception d’une clé à bougies spéciale)
Echappement par deux collecteurs 3 en 1.
Ordre d’allumage 1-5-3-6-2-4.
Augmentation de la cylindrée pour être dans la limite maximale de la classe 2 litres par réalésage d’un millimètre à 66mm avec une course inchangée de 96mm permettant de conserver le vilebrequin d’origine) : 1971 cm3. Augmentation du rapport volumétrique à 7,5 :1 (6 :1 sur la 319).
Puissance 80 chevaux à 5000 tours.
Ce moteur permet de nombreuses possibilités de gonflage (rabotage de culasse, utilisation de carburants spéciaux,) permettant d’obtenir 130 chevaux au maximum.

Transmission :
Boîte de vitesses boulonnée au bloc. 2 fournisseurs : Hurth, boîte de vitesses avec 1ère longue, 4e en prise directe et étagements serrés (plus fragile) ou ZF .
Mouvement transmis au différentiel placé dans un pont rigide par un arbre creux.

Châssis :
Cadre tubulaire des 315/1 et 319/1, avec carrosserie roadster en série. Les carrosseries usine sont en acier avec portes et capot en aluminium, boulonnée sur le châssis, 800 kg (230 kg pour le châssis roulant, 260 kg pour la mécanique, le reste pour la carrosserie et les aménagements intérieurs). La voiture est dessinée par Alfred Böning, styliste BMW avec des phares encastrés et des ailes arrières carénées.


La 328 peut recevoir des carrosseries spéciales ouvertes ou fermées : Autenried : cabriolets, Wendler : coupés.
Châssis en forme d’échelle formé de deux gros tubes formant longeron réunis par des traverses de section carrée (à cette époque les voitures ont des cadres en échelle formés de profilés en U).

Suspension avant à roues indépendantes par ressort transversal à lames faisant office de bras supérieur, et triangle inférieur jouant un rôle d’amortisseur.
Suspension arrière à essieu rigide avec ressorts semi-elliptiques à lames et amortisseurs à bras.

Les voitures sont importées en Grande-Bretagne par AFN (Archie Frazer Nash) sous la marque Frazer-Nash-BMW suite à un accord conclu en 1934.T.W. Meikke

Freins :
Tambours à l’avant et à l’arrière, diamètre 280mm, commande hydraulique.

Direction :
Vis et secteur, très directe (deux tours de volant de butée à butée).

Evolution :
1939 : 6 châssis sont exportés en Grande-Bretagne, importés par les frères Aldington sous la marque Frazer Nash. Ces châssis resteront sous douane pendant la durée du conflit.
Arrêt de la production en 1940 (guerre).
En 1945, l’usine d’Eisenach se retrouve sous contrôle russe et la production reprend sous le nom d’EMW (Eisenacher Motoren Werke).
1948 : d’anciens employés de BMW restés à l’Ouest tentent de relancer une voiture de sport et de course avec le moteur de la 328, sous le nom de Veritas.
Le moteur 328 est aussi récupéré au titre des dommages de guerre par les anglais et utilisé par Bristol, Frazer Nash, AC, Cooper, Lister ou Tojeiro.
Succès considérable et accords de licence pour la distribution de la 328 : avec AFN Ltd représentée par H.J. Aldignton, qui produit les Frazer Nash. Environ 30 voitures seront vendues sous le nom de Frazer Nash BMW 328 Grand Prix Sport. Frazer Nash présente 1 des roadsters 1000 Miles sur son stand au Salon de Londres en 1946, avec une grille de calandre Frazer Nash.

Participations en compétition :
14 Juin 1936 : 1ère participation à la Eifelrennen, courses ADAC, circuit du Nürburgring. Victoire en catégorie Sport à 105 km/h de moyenne (Ernst Henne, pilote moto, champion du monde de vitesse sur BMW).
1939 : 24 Heures du Mans, coupé carrossé par Touring : N°26, von Shaumburg Lippe-Wencher, 5e Gl, 1er Cl.
1940 : 1000 Milles : 5 voitures carrossées par Touring, système Superleggera, 3 roadsters et 2 coupés (720 kg, 122 ch) : N°73 : Cte von Hanstein-Baümer (moy. 166 km/h), 1er Gl ; les 4 autres 328 aux 3e, 5e et 6e rang.


Les voiture compétition client sont utilisées par de nombreux champions : Dick Seaman, le prince Bira, le baron von Hanstein, le comte Lurani, Stirling Moss (qui débute sur 328 après la guerre) et participe à de nombreuses courses : Brooklands, Avus, Tourist Trophy, courses de côtes et rallyes.