Voir les châssis avec spécification ou origine particulière
La 300 est destinée à redorer le prestige de la firme après la guerre et rappeler les 770 d’avant guerre.
Mécanique conçue par l’ingénieur Fritz Nallinger assisté de Rudolf Uhlenhaut avec possibilités d’extrapoler des versions compétition. Châssis classique reprenant les dessins de l’ingénieur Hans Nibel (1932) et l’étude pour la 260 de 1940 dont la production en série à été interrompue par le déclenchement de la guerre.
Présentation au Salon de Paris (FRA) en septembre 1951 pour le Coupé, Cabriolet et Roadster 300S et au Salon de Francfort (D) en octobre 1951 en version berline. Les 300 S sont disponibles à partir de juin 1952.
La 300 sera surnommée « Adenauer » en hommage au chancelier qui utilise régulièrement une 300 offerte par la firme, notation officielle W 186.
Moteur :
6 cylindres en ligne, bloc fonte avec culasse en alliage léger assemblé avec soin, chaque moteur est testé individuellement.
Pistons Mahle en aluminium évidés pour augmenter le volume de la chambre de combustion, bielles et vilebrequin en acier forgé. Vilebrequin tourillonnant sur 7 paliers avec damper anti-vibrations à l’avant.
Refroidissement par eau avec pompe et thermostat, capacité 20 l.
Lubrification sous pression avec échangeur dans le circuit, contenance 6,5 l.
Distribution par 1 arbre à cames en tête entraîné par double chaîne à rouleaux, sièges de soupapes en acier chromé et soupapes traitées au sodium pour mieux résister à la chaleur. Soupapes verticales dans la culasse mais plan de joint incliné de 20° par rapport au bloc pour autoriser le montage de soupapes de plus grand diamètre et rendre l’usinage plus aisé.
Alimentation par 2 carburateurs Solex inversés 40 PBJC. Tubulures d’admission et d’échappement placées côte à côte à l’opposé des soupapes permettant d’obtenir une courbure adoucie pour un meilleur passage des gaz. Bougies montées horizontalement dans la partie supérieure du bloc biseauté avec un évidemment autours du puits de bougie agrandissant la chambre de combustion et facilitant leur refroidissement.
2996 cm3 (85×88), taux de combustion 6,4 :1.
115 chevaux DIN à 4600 tours et 20 Mkg à 2500 tours.

Les versions S reçoivent une alimentation par 3 carburateurs Solex et un taux de compression augmenté, puissance 150 chevaux DIN à 5200 tours, alimentation par 3 carburateurs et taux de compression augmenté à 7,5 :1.

Transmission :
Mouvement transmis aux roues arrières.
Boîte de vitesses à 4 rapports synchronisés, levier de vitesse au volant.
Rapports de boîte : I. : 2,95 :1 : II. : 2,13 :1 ; III. : 1,46 :1 ; IV. : 1,00 :1 ; ARR. : 3,18 :1.
Rapport de pont : 4,44 :1.
Embrayage mono-disque à sec.
La 300 S reçoit des rapports de boîte modifiés : I.: 3,68 :1 ; II.: 2,25 :1, III.: 1,42 :1, IV.: 1,0 :1; ARR.: 3,08 :1. Rapport de pont : 4,125 :1.
Châssis :
Cadre à 2 longerons de section ovale avec entretoises tubulaires. Les longerons suivent une courbure intérieure vers le centre du compartiment passager sans se toucher puis s’évasent vers l’arrière pour recevoir le réservoir d’essence et vers l’avant pour le moteur.
Lubrification centrale nécessitant une pression sur une pédale spéciale située dans l’habitacle tous les 200 kilomètres.
Suspension avant par roues indépendantes avec triangles inégaux superposés et amortisseurs télescopiques hydrauliques à ressorts hélicoïdaux concentriques et barre antiroulis. Système repris des Mercedes de Grand Prix 1939.

Suspension arrière par essieu oscillant, ressorts hélicoïdaux complétés par un ressort concentrique, amortisseurs télescopiques en position oblique, barre de torsion longitudinale à dureté réglable par commande électrique au tableau de bord pour maintenir le carrossage des roues adéquat en fonction du profil de la route et du poids transporté. La barre de torsion est fixée sur le ½ arbre d’un côté et sur l’essieu coulissant de l’autre. L’essieu coulissant est solidaire du châssis et contient des pistons réglables via un moteur électrique commandé depuis le tableau de bord.

Carrosserie à ligne semi-ponton.
Finition haut de gamme avec sièges couchettes à l’avant. Tableau de bord complet garni de boiseries, sellerie luxueuse, chauffage de série. Voiture livrée avec 5 roues et phares antibrouillard.



Les versions S reposent sur un châssis à empattement réduit de 25 cm à 2,80m.
3 carrosseries disponibles :
Cabriolet A : Cabriolet 2 places avec 2 places d’appoint à l’arrière, capote à compas.









Roadster avec capote plus souple sans compas.

Coupé.


Freins :
Tambours à l’avant et à l’arrière, surface de freinage 1270 cm². Commande hydraulique.
Pneus 7.10×15.
Direction :
Recirculation de billes.
Rayon de braquage : 5,95m.
Evolution :
03/1954 : Présentation de la version B : Taux de compression augmenté à 7,4 :1, 125 chevaux à 4500 tours, 22,5 Mkg à 2600 tours, alimentation par 2 carburateurs inversés Solex 40 PAJAT à registre avec starter automatique.

Rapports de boîte : I. : 3,4 :1 ; II. : 2,3 :1 ; III. : 1,53 :1 ; IV. : 1,00 :1 ; rapport de pont : 4,67 :1.
Nouveau tableau de bord et vitres de custode avant orientables, chauffage amélioré et radio 3 gammes d’ondes Becker Mexico. Bananes de pare-chocs avant et arrière, protections chromées sur les ailes arrières.
Carrosseries disponibles :
300 Berline
300 Berline Découvrable (Cabriolet D) :



Tous modèles avec surface de freinage portée à 1470 cm² et servofrein.
09/1955 : Salon de Francfort (D) : Présentation de la version C.

Suspension reprise du roadster 300 SL. Elle conserve le principe de l’essieu brisé en ne mettant en jeu qu’un seul demi arbre oscillant dont la trompette s’articule sur un pivot placé le plus bas possible sous le carter de différentiel pour abaisser le centre de dévers (limite le roulis et les variations de carrossage), ajout d’un ressort compensateur transversal situé au-dessus du pont et sollicité à ses extrémités par des bras verticaux solidaires de chacun des demi-essieux pour accroître la raideur de la suspension en oscillations verticales et transférer une partie de la charge de la roue délestée lors des appuis en courbe ou quand le revêtement est bosselé pour améliorer la motricité.
Boîte de vitesses automatique Borg-Warner DG 150 M à 3 rapports avec convertisseur de couple hydraulique et rapport de pont : 4,67 :1 disponible en option.

Pneus 5.60×15, voies av./arr. : 1,48/1,525m ; 1920 kg (mesuré avec pleins).
Les coupé, roadster et cabriolet 300 S évoluent en 300 SC et reçoivent une injection directe Bosch mécanique amenant la puissance à 175 chevaux DIN pour un couple de 26 Mkg à 4300 tours développée pour la 300 SL ainsi que la suspension arrière de la 300C.



Vitres de custode avant orientables, clignotants avant et arrière agrandis, 2 ouïes sur les côtés du capot avec entourage chromé, baguette chromée sur la longueur de la caisse, script chromé einspritzmotor sur la malle arrière.




? : Présentation d’une version à empattement long de 3,15m au lieu de 3,05m, rayon de braquage : 6,25m.
06/1956 : Arrêt du Convertible D.
08/1957 : Présentation de la version D, uniquement disponible avec empattement de 3,15m, pneus 7.60×15, rayon de braquage 6,25m. Capot rallongé.

Suspension arrière avec correcteur de niveau par petits moteurs électriques agissant sur une paire de barres de torsion, réglable depuis le tableau de bord.
Alimentation par injection directe Bosch repris de la 300 SL. Injecteurs débouchent directement dans le haut des parois de cylindres, dans les puits de bougies. Bougies repositionnées dans les culasses entre les soupapes. Taux de compression augmenté à 8,55 :1, 160 chevaux à 5300 tours, 24,2 Mkg à 4200 tours.
Boîte de vitesse automatique. en monte de série, la boîte manuelle reste disponible sur demande.
Surface de freinage 1664 cm², nouveau servofrein.
Carrosserie avec pavillon et montants affinés, poupe plus effilée, surfaces vitrées agrandies de 30%, pavillon rehaussé, disparition des montants de portes sur la limousine, forme des ailes arrières plus tendues, volume du coffre accru de 15%.
03/1958 : Direction assistée ZF Saginaw disponible en option (série sur modèles US), uniquement sur les modèles à boîte automatique.
04/1958 : Arrêt de la 300 Sc dans ses 3 versions.
12/1958 : Climatisation Behr disponible en option.
Retour de la berline découvrable Cabriolet D.
1960 : Mercedes fabrique une petite série de 4 voitures exclusives sur la base de la 300 D. 1 Pullman Limousine et 2 Pullman Landaulet reçoivent un châssis à empattement rallongé de 3,60m et un toit réhaussé. 1 des 2 landaulets est livré au pape Pie XII et reçoit un trône pontifical à l’arrière, les 2 autres voitures sont conservés par l’usine et prêtées au gouvernement fédéral comme voitures de parade. Le 4e châssis reçoit une carrosserie 2 portes shooting brake et sera utilisé comme voiture de développement par l’usine.