1955-1966 BENTLEY S TYPE.

La Bentley S Type résulte de l’unification des gammes Rolls-Royce et Bentley et se caractérise par des lignes imposantes mais sobres avec une courbure courant sur toute la longueur de la caisse dues à John Blatchley, responsable du bureau du style Rolls Royce-Bentley. La S reprend les caractéristiques de la Rolls Royce Silver Cloud avec la calandre spécifique Bentley en V surmontée du B ailé. Motorisation par le bloc 6 cylindres de la R Type.
Présentation en 1955.

Moteur :
La S reprend le 6 cylindres de la R Type placé sur l’axe des roues avant. Moteur élaboré en 1938 avec bloc et moitié supérieure du bas moteur en fonte pour améliorer le silence de fonctionnement et culasse en alliage d’aluminium. Le nouveau bloc B 61/S incorpore les améliorations des années précédentes et les solutions mécaniques adoptées par Rolls Royce sur le moteur militaire B81 : chemises acier, pistons allégés, fixations des bielles et sièges de soupapes renforcés.
Vilebrequin nitruré sur 7 paliers avec ressort au centre du volant et damper anti-vibration autorisant des portées plus petites et facilitant la vitesse de rotation. Moteur très fiable permettant de retirer 2 cylindres ou d’en rajouter deux sans dommages (modèles expérimentaux).
Refroidissement par pompe centrifuge avec volets et radiateurs contrôlés par thermostat, circuit 20 litres.
Graissage par pompe immergée à 2 étages de pression. Niveau visible au tableau de bord  + jauge à main. Filtre by-pass, contenance d’huile moteur : 10 litres.
Nouvelle distribution avec admission culbutée et échappement latéral “F head”. Arbre à cames latéral entraîné par pignon en celleron. Admission par soupapes en tête à droite, échappement par soupapes latérales à gauche avec conduit très long pour limiter les bruits mécaniques.
Alimentation par 2 carburateurs SU, 2 pompes électriques doubles, réservoir à l’arrière de 90 litres.
Allumage par régulateur automatique de dynamo avec vibrateur, allumeur positionné au dessus de l’échappement. Ordre d’allumage : 1-4-2-6-3-5. Démarreur par pignon (engagement silencieux).
4887 cm3 (95,2×114,3), taux de compression 6,4 :1.
Puissance et couple non divulgués.

Transmission :
Boîte de vitesses automatique GM-Hydramatic à 4 rapports fabriquée par Rolls-Royce sous licence avec perfectionnements maison.

Châssis :
Châssis à longerons et double renfort central en X. Structure en échelle renforcée par des croisillons et traverses.
La carrosserie repose sur le châssis par l’intermédiaire de silentblocs. Tous les équipements fabriqués en dehors de l’usine sont vérifiés par Rolls-Royce qui leur applique son label. La S reçoit une carrosserie usine mais reste disponible en châssis nu.

Finition haut de gamme avec accoudoir arrière central réglable, picnic tables dans les dossiers de siège avant, miroirs de part et d ‘autre du pavillon arrière avec éclairage et allume-cigares intégré. Tableau de bord et boiseries en ronce de noyer. Jauge d’essence se transformant en jauge d’huile grâce à une pression sur un bouton-poussoir, prise électrique 12 volts pour branchement de baladeuse, éclairage de tableau de bord par rhéostat à l’intérieur et par lampe verte de l’extérieur. Clé de contact du propriétaire chromée permettant d’ouvrir le contact, les portes, le coffre et la boîte à gants, une autre clé pour le chauffeur ne donne pas accès au coffre ni à la boîte à gants. Livre d’entretien relié en cuir. Vitres à commande électrique, lunette arrière dégivrante, commande à distance de la trappe d’essence, poste radio avec double enceinte et balance et climatisation à 2 niveaux indépendants.

Suspensions avant par roues indépendantes avec triangles superposés, le supérieur formé par l’amortisseur hydraulique à bras, ressorts hélicoïdaux et barre antiroulis.

Suspensions arrières par essieu rigide, ressorts semi-elliptiques et amortisseurs réglables par contacteur situé sur la colonne de direction. Ressorts noyés dans de la graisse et enrobés d’une gaine de cuir pour limiter les grincements provoqués par le glissement d ‘une lame sur l’autre.

Freins :
Tambours à l’avant et à l’arrière, commande hydraulique.

Direction :
Vis et secteur type Marles.

Evolution :

1955 :                                                Présentation de la S 6 light Saloon par H.J. Mulliner, dessin 7401 & 7412 avec carrosserie en aluminium sur plancher en acier. Portes arrières articulées vers l’arrière.


9/1955 :                                             Présentation de la version Continental : puissance augmentée de 13% grâce à un taux de compression porté à 8 :1 et des soupapes de plus fort diamètre.


                                                          La Continental est disponible en châssis nu et 3 carrosseries :
                                                          Sport Saloon par Park Ward (coupé 4 places).
                                                          Drophead par Park Ward (cabriolet 4 places sur la même base que le coupé).

                                                          Continental S Sports Saloon par H.J. Mulliner qui reprend les lignes de la Continental R Type.


1956 : A partir de # CH : Double circuit de freinage avec servo entraîné mécaniquement par la sortie de boîte et 2 maîtres-cylindres, direction assistée, carburateurs plus gros.
08/1957 :                                           Présentation de la version Continental Flying Spur par H.J. Mulliner sur empattement long de 3,22m, berline 4 portes, 6 glaces, 4/5 places. La voiture est développée d’après le dessin 7401/7412.


10/1957 :                                          La S est disponible en LWB avec empattement rallongé de 4 pouces (10 cm).

09/1959 : Présentation de la S2 : Remplacement du 6 cylindres par un bloc V8 ouvert à 90° étudié par Rolls-Royce. Bloc et culasses en aluminium de 6,3 litres. Distribution par un arbre à cames central avec soupapes en tête commandées par tiges et culbuteurs, poussoirs hydrauliques. Alimentation par 2 carburateurs SU et 2 pompes à essence électriques. Cotes super-carrées : 101,14×91,44mm, 6228 cm3 ;  puissance non divulguée estimée à 200 chevaux à 4500 tours. Ce moteur S2 est à peine plus lourd que le 6 cylindres S1 (appellation à posteriori).

                                                          Uniquement boîte de vitesses automatique à 4 rapports Rolls-Royce GM Hydramatic avec convertisseur de couple hydraulique.
                                                          Direction assistée de série
                                                          Freins revus.

                                                          La S2 est disponible en version Continental utilisant la même mécanique avec taux de compression porté à 9 :1, poids abaissé et rapport final plus court et surface de freinage agrandie et tambours à 4 mâchoires primaires.


                                                          5 carrosseries agrées par l’usine :
                                                          Berline Flying Spur, coupé 2 door saloon par Mulliner avec disparition de l’arrière fast-back.

Coupé Flying Spur par H.J. Mulliner


                                                          Cabriolet Park Ward avec nouvelle carrosserie sur la gamme Continental : profil ponton (1ère chez Rolls-Royce- Bentley) sans décoration chromée ni moulure dessinée par Vilhelm Koren (NGE).


                                                          Coupé et berline James Young dessinée par le responsable du style du carrossier A.F. Mc Neil (dessin n° CV100).


A partir de # BC99 BY :                 Les Continental adoptent le rapport de pont standard des S2.
1962 :                                                Présentation de la version S3 et S3 Continental : doubles phares à l’avant.


                                                          Remplacement des 2 carburateurs HD6 par des HD8, taux de compression : 10,0 :1, puissance augmentée de 7%.
                                                          Carrosseries disponibles : coupé et berline Flying Spur par Mulliner (carrossier appartenant à Rolls-Royce), coupé et cabriolet (dessin 206) à carrosserie ponton par Park Ward, les 2 carrossiers ayant fusionné les voitures arborent le sigle H.J. Mulliner-Park Ward,

                                                          Berline James Young.


1965 :                                                Arrêt des versions Continental.