1935-1952 DELAHAYE 135 & 235

La nouvelle Delahaye reprend le châssis de la 18 CV Sport (Type 138 Sport Surbaissé) de 1934 surbaissé et rallongé de 2,86 à 2,95m.
Le moteur est dérivé du groupe 103 reprenant l’étude d’Amédée Varlet et Jean François.
Présentation au Salon de Paris (FRA) 1935 sous l’appellation 135 Surbaissé.

Moteur :
Moteur 6 cylindres en ligne Type 107 (107 : valeur d’alésage) entièrement en fonte constitué d’un bloc cylindre faisant bloc avec le carter inférieur et une culasse amovible.
Vilebrequin sur 4 paliers avec contrepoids, bielles régulées estampées en double T avec tête régulée directement sur l’acier, pistons à fond plat en aluminium et équilibrage soigneux des pièces mobiles.
Lubrification sous pression par pompe à engrenage puisant l’huile dans le carter et la filtrant puis lubrifiant le vilebrequin, les paliers et les bielles. Les cylindres sont graissés par projection.
Arbre à cames placé très bas dans le moteur et entraîné par une chaîne à double rouleaux actionnant des soupapes en tête par tiges-poussoirs et culbuteurs. Chambres de combustion plates avec plusieurs volumes pour adapter les rapports volumétriques aux différents stades de puissance.
Alimentation par 1 carburateur, pompe à essence entraînée par l’arbre à cames.
Allumage par bobine et distributeur.

La nouvelle 135 est disponible en 2 valeurs de cylindrée :
18 CV, 3227 cm3 (80×107), 95 chevaux.
18 CV Coupe des Alpes : même moteur avec alimentation par 3 carburateurs et 110 chevaux à 3600 tours.

20 CV, 3557 cm3 (84×107)
Normale : 110 chevaux et 1 carburateur,
Compétition : 3 carburateurs inversés Solex 40 PAI, radiateur d’huile, 2 pompes à essence électriques dans le coffre, taux de compression augmenté, 120 chevaux,
Spécial : 3 carburateurs horizontaux Solex, passages d’eau supplémentaires, vilebrequin allégé et mieux équilibré pour favoriser les régimes élevés, nouveau diagramme de distribution et cames à grande levée, 6 orifices d’échappement à sortie séparée permettant d’obtenir 160 chevaux.

Transmission :
Boîte de vitesses à 4 rapports et levier coudé au plancher, 1ère non synchronisée.
La boîte de vitesses est positionnée en ligne avec le moteur et fixée au châssis par des silentblocs.
Embrayage mono-disque à sec.

Châssis :
Châssis avec empattement rallongé par rapport aux modèles précédents : 2,95m.
Le cadre est constitué d’un caisson central fermé latéralement par les longerons qui s’affinent vers les extrémités. Les longerons sont usinés en bloc tube (tôle emboutie) en U fermé par une tôle soudée, complétés par des traverses transversales en tôle emboutie soudée électriquement formant un ensemble avec le plancher et le tunnel de transmission.
Nouveau train avant par suspension à roues indépendantes repris du type 138 constitué d’un parallélogramme déformable supprimant les variations de carrossage des roues avant, ressort à lame transversal de faible flèche et amortisseurs à friction RAX
Suspension arrière par essieu rigide avec 2 ressorts à lames longitudinaux longs et plats pour abaisser la hauteur et amortisseurs à friction RAX.

La 135 peut recevoir des carrosseries usine ou être vendue en châssis nu.
Carrosserie usine :
Coach 2 portes, 4 places.
Cabriolet par Chapron à 4 places.

La 135S est grée en Sport biplace avec ailes amovibles permettant de s’aligner en Sport et en GP. Ces 135S ainsi que quelques exemplaires de 135 prévus pour des clients privilégies reçoivent des châssis à empattement court de 2,70m et sont livrées avec un tablier moteur en contreplaqué (e. : 19mm) en place de l’élément en aluminium.

Freins :
Tambours à l’avant et à l’arrière.
Commande mécanique par câbles.

Direction :
Vis et écrou.

Evolution :
1936 : Nouveaux carburateurs Solex.
Option boîte de vitesses Cotal (qui équipera un grand nombre de voitures), monté sur la colonne de direction.
1937 : Salon de Paris : Double tablier pare-feu à l’avant incorporant la batterie dans sa partie supérieure.
Bloc cylindre élargi à 160 mm au niveau du plan de joint de culasse (155).
Versions ouvertes avec renforts en U soudés à l’avant.
1938 : Salon de Paris : Appellation 135 M (Modifiée) pour les 135 « Compétition ».
Présentation de la version 135 MS (Modifiée Spéciale) avec culasse en alliage léger, ordre des soupapes inversé permettant l’adoption d’un collecteur d’admission à 3 entrées (1 par groupe de 2 soupapes) et d’un collecteur d’échappement à 6 sorties, nouveau profil d’arbre à cames, augmentation du rapport volumétrique à 8,4 :1, soupapes agrandies, 135 chevaux à 4200 tours.


Amortisseurs hydrauliques.
Jantes à rayons à moyeux Rudge de série, voies av./arr. : 1,406/1,48m, pneus 6.60×17.

1945 : 135M : 1 carburateur, 95 chevaux et option 3 carburateurs, 115 chevaux avec taux de compression de 7,5 :1.


1946 : Salon de Paris (FRA) : Figoni-Falaschi présente une 135 à carénage intégral reprenant la ligne de 1936 définie par Géo Ham (déjà à carrosserie Figoni-Falaschi), roues avant et arrières flasquées, jupes profilées inspirées des carénages des trains d’atterrissage des avions.
Les 135 reçoivent une nouvelle calandre de forme ovoïde, haute et étroite, souvent ornée de baguettes horizontales dessinée Philippe Charbonneaux.


1951 : Présentation de la 235 avec moteur à taux de compression augmenté, nouvel arbre à cames, alimentation par 3 carburateurs inversés, puissance 152 chevaux. Boîte de vitesses à 4 rapports synchronisés (Cotal en option), châssis modifié pour recevoir des carrosseries type ponton, nouvelle calandre ovale. Le prototype dessiné par Philippe Charbonneaux est réalisé par Motto à Turin.

Participations en compétition :
Principalement via les 135S. L’usine développe une version Spécial répondant à la réglementation ACF en catégorie Sport engagée directement avec le soutien et quelques clients sélectionnés. L’empattement est réduit à 2,70m, la suspension revue, les freins plus puissants et le boîtier de direction allégé. Moteur Type 103 (3557 cm3) modifié avec distribution revue et équipement mobile spécifique. Cette version produite à 16 exemplaires est complétée par la 135 Compétition Court, moins performante, pour atteindre les 20 exemplaires requis par l’homologation.

Principaux résultats :
1936 : 13/0505 : 3H de Marseille, Miramas : 6 135S aux 6 premières places.
28/06 : Grand Prix de l’ACF, 135S: Shell-Carrière, 2e Gl, Perrot-Dhome, 5e Gl.
07 : 24 Heures de Spa, 135S : Shell-Carrière, 3e Gl.
1937 : Rallye de Monte-Carlo : 1er Gl
Paris-Nice : Paul-Pouderoux, 1er Gl.
1938 : 24 Heures du Mans : 1er Gl, 2e Gl, 4e Gl.
1939 : Rallye de Monte-Carlo : 1er Gl (ex-aequo avec Hotchkiss).