Ghia réalise plusieurs show cars pour Chrysler au début des années 1950 qui sont toutes utilisables contrairement aux show cars de la General Motors.
En 1950 la berline XX 500 sur base Plymouth retient l’attention de l’état-major de Chrysler et le modèle est présenté au public sur le stand Chrysler au Salon de Chicago, Ill. (USA) en 1951. Virgil Exner décide alors d’entretenir une collaboration avec Ghia (dirigé par Luigi Segre depuis la fin de la 2e guerre mondiale avec Boano pour la direction technique). En effet les prix de revient du carrossier italien sont inférieurs à ceux des sous-traitants américains. Une structure est mise en place par Virgil Exner avec Maury Baldwin, Cliff Voss et Paul Farrago qui sera l’intermédiaire entre Chrysler et Ghia.
Une 1ère voiture K 310 est réalisée en quelques mois et achevée fin 1951 chez Chrysler : le prototype à carrosserie d’inspiration européenne sur châssis et mécanique Chrysler Saratoga est formé de lignes douces dans le style des premières Ferrari carrossées par Vignale avec des arches de roues très prononcées, des jantes à rayons, des flancs au galbe accentué et une calandre à larges barres croisées. L’équipe de Virgil Exner reprend aussi des gimmicks des années 30 : un cache de roue de secours apparent, des feux arrières sur les ailes, un capot en étrave, et une carrosserie en tôle d’acier peinte en 2 tons de bleu. Une maquette au 3/8e est expédiée à Turin et fabriquée à l’échelle 1/1 par les ateliers Ghia, facturé 10.000 US$, un prix très inférieur aux coûts de fabrication américains de plusieurs centaines de milliers de dollars. Ce prototype est crée pour promouvoir le nouveau V8 Firepower de Chrysler, 1er moteur à culasses hémisphériques et distribution culbutée et c’est donc cette mécanique poussée à 310 chevaux qui propulsera la K210.
La K310 se voit adjoindre un cabriolet dérivé C200 puis un 3e show car Special Sport sur châssis New-Yorker raccourci de 131 à 119 pouces. La Special Sport reçoit une carrosserie arrondie avec une poupe fast-back et une calandre trapézoïdale intégrant le pare-chocs avant, des bords d’ailes marqués.
Ghia réalise ensuite une voiture fabriquée pour le responsable de la division exportation de Chrysler : C.B. Thomas sur châssis New-Yorker normal avec coffre en décrochement puis un 2e exemplaire de cette Chrysler modified pour un client de la marque propulsée par un moteur Hemi 331 ci développant 235 chevaux et une boîte de vitesses automatique Chrysler Power-Flite. Une petite production est envisagée mais finalement abandonnée.
Un nouveau prototype, la Chrysler d’Elegance, est présenté au Waldorf Astoria de New-York City (USA) pour le Eastern Parade of Stars Auto-show. Boano s’inspire de l’étude contemporaine menée par Ghia pour Volkswagen (Karmann-Ghia) pour le dessin de l’aile arrière. Exner souhaite développer et commercialiser une petite gamme de voitures sur cette base mais doit abandonner ce projet pour restyler l’ensemble de la gamme Chrysler qui souffre de mévente.
Luigi Segre décide alors de lancer une série de coupés GS 1 inspirés de la Chrysler modified Special de C.B. Thomas. Chrysler accepte de collaborer au projet mais Ghia réalise l’essentiel des études techniques et stylistiques.
Présentation au Salon de Paris en 1953, la voitures est annoncée avec un prix comparable à la Bentley Continental et sera diffusée en France par France-Motors à Paris.
Moteur :
Utilise le bloc Firepower 331 ci (5425 cm3) comprimé à 8 :1, élaboré en 1951 par Bob Rodger.
V8 à 90° entièrement en fonte. Vilebrequin en acier forgé et arbre à cames avec traitement thermique spécifique. Le bloc V8 permet une légèreté et une résistance supérieure par rapport au 8 en ligne et un vilebrequin plus court (66 cm). Vilebrequin sur 5 paliers peu sensible aux torsions, dessin en croix (4 manetons reçoivent chacun 2 bielles disposées tous les 90°) permettant un très bon équilibre dynamique avec un temps moteur tous les 90°.
Refroidissement liquide, contenance 24 litres..
Distribution par un arbre à cames unique monté sur 5 paliers au centre du V. L’arbre à cames est entraîné par une chaîne de 68 maillons sans système de tension ni de rattrapage de jeu avec un profil modofié proche de celui des Cunningham C4R et C5R de compétition. Culasses à chambres de combustion hémisphériques, soupapes en tête inclinées de 53° entraînées par poussoirs mécaniques. Cette disposition nécessite une double rangée de culbuteurs par culasse destinée à améliorer le rendement volumétrique et thermique du moteur. Les 4 rangs de culbuteurs sont actionnés par 16 tiges renforcés par 16 ressorts de soupapes. Des poussoirs intermédiaires prennent place entre les cames et les tiges à commande mécaniques pour favoriser les régimes élevés. Echappement avec collecteur regroupant 4 échappements côté droit et 4 sur le côté gauche.
Alimentation par 2 carburateurs Carter quadruple corps.
Allumage par distributeur à double rupteur permettant le montage en parallèle de 2 rupteurs décalés pour diminuer le temps d’ouverture des vis et donc d’augmenter la charge du circuit secondaire (étincelle plus forte).
5424 cm3 (96,8×92,1), taux de compression : 9,0 :1.
300 chevaux SAE.
Transmission :
Aux roues arrières.
Boîte de vitesses automatiques à 2 rapports Chrysler Powerglide à convertisseur de couple hydraulique.
Châssis :
Châssis repris de la New-Yorker de 1954 à longerons parallèles et entretoises avec un empattement de 125 1/2 pouces. La caisse est dessinée par Boano dans le style de la Modified Special en coupé 2 portes, 4 places avec des finitions très soignées.
Suspension avant par roues indépendantes avec triangles superposées, ressorts hélicoïdaux et amortisseurs télescopiques.
Suspension arrière par essieu rigide avec ressorts semi-elliptiques à lames longitudinales et amortisseurs télescopiques.
Freins :
Tambours à l’avant et à l’arrière à commande hydraulique.
Direction :
Evolution :
10/1954 : Présentation de la ST Special au salon de Paris par France Motors (importateur Chrysler). Carrosserie réalisée par Ghia avec phares francisés et calandre en coupe-frites.