Châssis & origine particuliers
La 1900 est la première Alfa Roméo produite en série avec un programme industriel rationnel. Ce projet est dirigé par le nouveau directeur général de la marque G. Luraghi avec une aide financière américaine de 5 millions de dollars dans la cadre du plan Marshall. Le projet est finalisé en 2 ans.
Le cahier des charges envisage une berline 4/5 places plus discrète que les grosses 6C, moins encombrante et plus simple d’entretien impliquant une structure légère pour rester performante.
Alfa-Romeo reconstruit ses usines détruites pendant la guerre en vue de produire des voitures en grande quantité, mais toujours en gardant son image de constructeur élitiste. La cadence de production de la 1900 est fixée à 15 voitures/jour en 1951 pour atteindre 40 voitures/jour plus tard. Alfa Romeo envisage de limiter la production à 20000 voitures de peur de surproduction mais Giuseppe Luraghi obtient l’autorisation de l’IRI de produire plus de voitures en échange d’un abandon de la participation à la compétition.
Moteur :
4 cylindres en ligne pour faire des moteurs plus économiques et plus légers, moins encombrants et consommant moins.
Bloc en fonte, culasse en alliage léger.
Vilebrequin sur 5 paliers avec roulements Vanderwell.
Distribution par 2 arbres à cames en tête entraînés par chaîne, chambres de combustion hémisphériques, avec bougies positionnées au centre, soupapes en tête, en V à 90°.
Alimentation par 1 carburateur inversé Solex, pompe à essence mécanique.
Refroidissement par eau avec pompe et thermostat, radiateur d’eau de 10,5 litres.
1884 cm3 (82,55×88), taux de compression : 7,5 :1.
80 chevaux à 4800 tours, 13,3 Mkg à 3000 tours.
Transmission :
Boîte de vitesses à 4 rapports sunchronisés, commande au volant.
Rapports de boîte : I. : 3,28 :1 ; II. : 2,19 :1 ; III. : 1,49 :1 ; IV. : 1 :1 ; M.A. : 3,61 :1.
Arbre de transmission muni d’un nouveau joint très élastique en torsion étudié par Pirelli.
Les versions TI, Super et Super Sprint disposent d’une boîte de vitesses à 5 rapports, commande au volant ou au plancher.
Embrayage mono-disque à sec Borg & Beck
Châssis :
Structure portante utilisant la soudure moderne pour former un ensemble rigide et léger. Carrosserie monocoque de forme ponton. Dessin supervisé par l’Office de Projet de Carrosserie dirigé par Ivo Colucci, l’étude étant menée par Orazio Satta. Ligne différente des Lancia Aurelia et Fiat 1900, sans angles vifs.
Suspensions avant par roues indépendantes avec triangles superposés, ressorts semi-elliptiques avec ressorts de caoutchoucs (inédits) à durcissement progressif (élastique).
Suspensions arrières par pont rigide soutenu par des ressorts semi-elliptiques identiques à l’avant.
La voiture utilise également de nouveaux pneus radiaux étudiés par Michelin.
Freins :
Tambours en aluminium, plus légers et permettant une absorption accrue de la chaleur à l’avant et à l’arrière, ailetés pour améliorer le refroidissement. 2 segments à l’avant. Commande hydraulique.
Pneus 5.50×16.
Participation à la compétition :
Les dérivés sportifs représentent la firme en compétition, carrossés par Touring, Zagato en coupé ou berlinettes avec empattement raccourci et moteurs plus poussés.
L’usine étudie un prototype destiné à la compétition en collaboration avec Touring. Il est mené chez Alfa Roméo par Gioacchino Columbo et donne naissance à la « Disco Volante » à châssis tubulaire et profilage aérodynamique soigné, moteur poussé à 160 chevaux mais des problèmes de tenue de route à grande vitesse entraînent l’abandon du projet.
1953 : Lancement d’un projet de coupé hautes performances destiné à une petite série avec l’aide de l’ingénieur autrichien Rodolfo Hruska qui a rejoint l’équipe technique de AR 1900 après avoir participé à l’élaboration des Cisitalia. Ces travaux aboutissent à la « Sportiva », avec Nuccio Bertone (ami de Hruska), chargé du dessin de la voiture (en fait Franco Scaglione). Le châssis tubulaire est proche de celui de la Disco Volante, la voiture reçoit un pont de Dion et les freins arrières in-board sont surdimensionnés, montés très près du différentiel. Mécaniquement le moteur reçoit un arbre à cames plus pointu et sa course est augmentée de 0,5mm pour cuber 1997 cm3. Il dispose d’une lubrification par carter sec avec radiateur d’huile et l’alimentation se fait par 2 carburateurs Weber 50 DCO3 avec système d’aspiration spécifique alimenté par une prise d’air à l’entrée de la calandre. la puissance passe à 138 chevaux à 6500 tours.
2 coupés et 2 spiders sont produits entre 1954 et 1956, seul le 2e coupé est présenté au Salon de Turin (ITA) 1956. Le 1er coupé est utilisé comme prototype d’essais, initialement carrossé en berlinette sport, puis le toit est ôté pour une transformation en barquette biplace avec dérives aérodynamiques, le 2e spider est du même style avec une poupe plus arrondie (exposé au musée Alfa-Roméo d’Arese).
Le 1er coupé au musée d’Arese différe du 2e par ses ouïes d’aération verticales sous le pare-chocs avant et son dessin de la poupe, couleur gris argent.
Evolution :
1951 : Début de l’étude d’un coupé dérivé de la berline. Le projet est développé par Orazio Satta Puliga qui délègue la réalisation au carrossier Touring (1900 Sprint et Super Sprint), Boano et Pinin Farina (1900 C sur empattement réduit à 2,50m au lieu de 2,63 et ouvrants en aluminium) pour abaisser les coûts de fabrication.
Coupé 1900 par Touring :
Coupé 1900 C Pinin Farina :
1952 : Présentation de la version TI homologuée en tourisme International. Alimentation par 2 carburateurs double corps Solex, puissance accrue de 15 chevaux à 100 chevaux à 5500 tours, couple 15,5 Mkg à 3200 tours. Taux de compression porté à 8 :1.
Intérieur allégé avec utilisation d’aluminium. Tambours de freins plus grands en diamètre et en surface.
1953 : Présentation du coupé Super avec moteur 1975 cm3 (84,5×88), 90 chevaux à 5200 tours.
06/1954 : Présentation du Coupé Super Sprint à moteur 1975 cm3, alimentation par 2 carburateurs double corps, 115 chevaux à 5500 tours, taux de compression 8 :1.
La Super Sprint est disponible en
Coupé Touring
Touring réalise aussi une petite série de 1900 Coupé Corto Gara sur empattement court (11 voitures dont 3 Stradale). Les voitures sont allégées et disposent d’une lunette arrière en plexiglas, d’un tableau de bord spécifique et d’un coffre fermé. Les voitures sont livrées sans pare-chocs.
La Super Sprint est aussi disponible en coupé biplace toujours par Touring.
Coupé Zagato à carrosserie en aluminium et toit à double bulle.
Boîte de vitesses à 5 rapports. Empattement réduit à 2,50m.
Fin 1955 : Ligne du coupé Touring modernisée, présentation d’un cabriolet dérivé.
Présentation d’un cabriolet 4 places par Pinin Farina qui est rapidement considéré comme un modèle usine.