Châssis & origine particuliers.
La Montreal est développée pour l’exposition universelle de Montréal (CDN), dans la section “l’homme producteur” pour montrer le « symbole de la plus grande aspiration que l’homme puisse réaliser en matière d’automobile ».
Alfa Romeo veut une voiture puissante, sûre, sportive, sobre et aérodynamique. Pour ce faire elle utilise le moteur du prototype 33/2 de course revu pour une utilisation civile, la cylindrée passant de 2 litres à 2593 cm3 en conservant l’injection Spica et la lubrification par carter sec. Ce moteur est associé à une boîte de vitesses à 5 rapports ZF, le tout repose sur le châssis de la Giulia, une plate-forme spécifique est étudiée mais abandonnée car trop chère à fabriquer.
La ligne de la carrosserie est réalisée par Bertone (Gandini) dans un style avant-gardiste avec une partie frontale fine, des phares sous paupières à lamelles, de larges surfaces vitrées et de nombreuses ouïes d’aération.

La voiture est présentée à l’exposition universelle de Montréal en 1967 comme « réalité tangible , étudiée à la mesure de l’homme du XXe siècle pour lui offrir ce qu’il pourra avoir de mieux dans un avenir immédiat » (publicité Alfa-Romeo). Le modèle exposé est fonctionnel, motorisé par le bloc 4 cylindres de la Giulia TI Super.
2 exemplaires sont fabriqués avant la décision de fabriquer une petite série. La voiture de série conserve la ligne générale des prototypes de l’exposition universelle avec une face avant plus arrondie et des phares sous grille uniques par paire d’optiques. Des prises d’air NACA remplacent la rangée d’ouvertures de capot et le pare-brise est légèrement redressé. Les de montants arrière de vitres latérales sont abandonnés, et on ne trouve plus que 6 ouïes d’extraction horizontales au lieu de 7 au niveau de la partie arrière (l’ouïe la plus basse a été supprimée). Une custode plus galbée, la trappe d’embouchure d’essence repositionnée de gauche à droite, des roues à rayon spécifiques en alliage d’aluminium à rayons en place des jantes en magnésium à trous des Tubolare et TI Super, et une garde au sol rehaussée font également partie des modifications des modèles de série.
Le châssis est modifié pour recevoir le bloc V8 de la 33 de compétition. Le modèle définitif (Tipo 105.64) est présenté au Salon de Genève en mars 1970.
La diffusion de la Montreal reste marginale, le modèle ne figure pas au catalogue, uniquement disponible sur commande spéciale.

Moteur :
Dérivé de la 33/2.
V8 à 90° entièrement en alliage léger, conception Carlo Chiti qui s’inspire du 4 cylindres (forme des culasses et cache-arbres).
Bloc chemisé avec fûts en fonte.
Vilebrequin sur 5 paliers.
Refroidissement liquide avec pompe et thermostat (12 l).
Lubrification par carter sec avec radiateur d’huile et filtre dans le circuit, contenance 12,1 l.
Distribution par 2 arbres à cames en tête par banc de cylindres entraînés par chaîne, 2 soupapes par cylindre refroidies au sodium à l’échappement, en V avec bougies au centre, chambres de combustions hémisphériques.
Alimentation par injection mécanique indirecte SPICA AIBB8C S75 avec pompe 8 pistons et 2 pompes à essence électriques Marelli..
Allumage par boîtier électronique à décharge capacitive.
Lubrification par carter sec pour abaisser l’ensemble et obtenir un meilleur centre de gravité.
Cotes super-carrées : 80×64,5 : 2593 cm3 pour favoriser hauts régimes.
200 chevaux DIN à 6500 tours pour 26 Mkg à 4750 tours.

Transmission :
Boîte de vitesses à 5 rapports ZF avec 4e en prise et 5e surmultipliée (0,87 :1). Couple final de 10/41 repris des coupés et spiders 1750.
Embrayage mono-disque à sec, commande hydraulique.
Rapports de boîte : I.: 2,99 :1; II.: 1,76 :1; III.: 1,30 :1; IV.: 1,0 :1; V.: 0,87 :1; ARR.: 3,64 :1.
Rapport de pont : 4,1 :1.
Différentiel autobloquant.
Châssis :
Plate-forme reprise du coupé Bertone avec même empattement de 2,35m. Caisse autoporteuse acier
Les châssis et mécaniques sont fabriqués dans l’usine Alfa Romeo d’Arese (ITA), puis envoyés chez Bertone à Caselle (ITA) ou elles reçoivent les carrosseries et la finition intérieure.
Train avant repris de la 1750, roues indépendantes par triangles superposés, ressorts hélicoïdaux et barre antiroulis.
Suspension arrière reprise de la 1750. Essieu rigide guidé par des tirants et triangle articulé à la caisse par caoutchoucs, ressorts hélicoïdaux freinés par des amortisseurs télescopiques.




Freins :
Disques ventilés à l’avant et à l’arrière (diamètre av./arr. : 272/284mm) avec étriers fixes à 2 pistons. Double circuit hydraulique avec assistance.
Jantes en alliage léger 5 1/2Jx14″, pneus 195/70×14.
Direction :
Recirculation de billes.
Evolution :
1971 : Après 100 exemplaires la Montreal peut recevoir un spoiler avant pour améliorer la tenue de cap sur demande.


1972 : Nouveaux badges Alfa Romeo sans l’inscription Milano.
01/1973 : Racing Car Show, Londres (G-B) : Présentation d’une version Groupe 3 de 370 chevaux.
?: Nouvelles bielles, nouvel émetteur de freinage.
Nouvel embouti de tablier.