1954-1958 LANCIA AURELIA B24 SPIDER

Voiture étudiée à la demande de Max Hoffman, importateur de marques européennes aux Etats-Unis qui persuade le fils de Vincenzo Lancia de mettre un dérivé décapotable de la B20 en chantier. Lancia s’adresse à Pinin Farina qui dessine le Spyder B24 représentant l’aboutissement de ses recherches depuis la Cisitalia 202 avec une influence américaine caractérisée par le pare-brise panoramique.
Le spider B24 reprend la structure de l’Aurelia avec une boîte de vitesses accolée au pont pour favoriser la répartition des masses.
Voiture présentée au salon de Bruxelles (BEL) 1954 sous l’appellation Spyder B24 America.

Moteur :
Reprend la mécanique de la Lancia Aurelia de la Série 1954/1955.
V6 entièrement en alliage d’aluminium (seules les chemises humides rapportées dans le bloc sont en fonte) ouvert à 60°. Carter inférieur très aileté avec cloisonnage intérieur anti-barbotage et anti-déjaugeage et regard sous la crépine de pompe, monté avec joints à l’italienne (fil de laine passé en quinconce entre les boulons). Carters supérieurs couvrant les culasses traités en peinture vermiculée. Le bloc fait appel à une technique de fonderie couteuse à la fabrication et à l’assemblage : 2 joints de culasse en cuivre, 2 joints supérieurs en Clingerit, joints de caoutchouc pour la trappe de carter, joints en papier pour les pompes à eau et à essence et de nombreux plans de joints.
Vilebrequin à manetons décalés de 60° permettant une alternance régulière des cylindres de chaque rangée
Refroidissement avec passages d’eau importants dans les culasses, pompes à haut débit en aluminium, de même que l’hélice de ventilateur, radiateur d’eau doublé d’un radiateur d’huile.
Distribution culbutée par 1 arbre à cames central au centre du V entraîné par chaîne Duplex à rouleaux, tension maintenue par un poussoir hydraulique (brevet Lancia). Soupapes longitudinales nécessitant des basculeurs montés parallèlement à l’axe longitudinal pour donner une forme hémisphérique aux chambres de combustion. Ces basculeurs sont en fonte et montés sur paliers lisses (la vérification du montage, du polissage des têtes de basculeurs et le contrôle du jeu sur leur axe sont importants pour avoir un bon fonctionnement et une bonne pression d’huile). Chaque soupape est montée avec un double ressort de rappel, une clavette « demi-lune » et un circlip pour éviter qu’elles ne tombent dans le cylindre en cas de casse des clavettes. L’arbre à cames central entraîne un arbre vertical multifonction : la partie inférieure commande la pompe à huile, la médiane un couple de pignons pour transmettre le régime moteur au compte-tours et la supérieure le distributeur.
Alimentation par 1 carburateurs Weber double corps de 40.
Allumage par bobine et distributeur Marelli. Ordre d’allumage 1-4-3-6-5-2
2451 cm3 (85,5×78),
118 ch@5000, 18,5 Mkg@3000.
Poids du moteur 175 kg, qualités principales : montage très soigné, encombrement réduit (assez haut mais très court et compact) permettant de produire de nombreuses carrosseries spéciales.

Transmission :
Ensemble boîte et embrayage mono-disque à sec accolé au pont arrière. Boîte de vitesses à 4 rapports avec 1ère non synchronisée.


Mouvement transmis par 2 arbres tubulaires avec joints à segments de caoutchouc.
Levier de vitesses positionné sur le côté passager, à côté du tunnel de transmission, position standard pour les conduites à droite et à gauche.

Châssis :
Carrosserie réalisée par Pininfarina avec Francesco Martinengo. Ligne inspirée des barquettes course. Présentation du spyder au Salon de Bruxelles 1954.
Flancs avec courbure des ailes très prononcée, pare-chocs en 2 parties avec décrochement au niveau de la calandre traditionnelle Lancia. Même dessin des pare-chocs arrières avec décrochement au niveau de la plaque de police. Très large pare-brise panoramique, très bas, inspiré de la Corvette 1953.
Suspension avant par roues indépendantes avec piliers coulissants incorporant les amortisseurs hydrauliques positionnés de part et d’autre d’un faux châssis, permettant d’assurer des débattements parfaitement verticaux.
La B24 adopte la nouvelle suspension arrière des B20 pour 1954 avec essieu De Dion.
Finition très sportive, portières en aluminium sans garnitures ni poignées, ouverture par câbles. Plexiglas latéraux amovibles pour fermer l’habitacle lorsque la capote est en place. Capote entièrement repliable sous la tôle affleurant le dos des passagers. Plancher garni de tapis en caoutchouc, sièges et dessus de tableau de bord en cuir.

Freins :
Tambours à l’avant et à l’arrière, in-board à l’arrière.
Commande hydraulique.

Direction :
Volant réglable par bague sur la colonne de direction.

Evolution :
1956 : Le Spyder est remplacé par le Convertible.


Remplacement du pare-brise panoramique par un pare-brise classique avec déflecteurs. Nouveaux pare-chocs rectilignes.


Roues à rayons en alliage léger Borrani remplacées par des roues classiques avec enjoliveur en 3 parties imitant l’aluminium.
Finition plus luxueuse : moquette, portières plus hautes et plus larges en acier avec contreportes en cuir, ouverture par poignée, vitres descendantes. Carrosserie laissant apparaître la capote repliée.


Nouveau tableau de bord repris de la Flaminia avec 2 grands cadrans à aiguilles blanches au lieu des 2 petits cadrans (compte-tours, zone rouge à 5300 tours, à gauche et niveaux d’huile et d’essence à droite) encadrant un grand tachymètre gradué jusqu’à 180 km/h, les cadrans ont des aiguilles transparentes. Levier de vitesses positionné côté conducteur à côté du tunnel de transmission. Rapports de boîte allongés.
Suspensions réglées plus souples.
Longueur : 4,29m au lieu de 4,20m, voies élargies : 1,29m, 1180 kg usine.
1957 : Carburateur Weber 40 DCL5, 112 ch à 5000 tours.
Suspensions à ressorts renforcés.